Les orthèses de cheville : guide pratique
Les pathologies de la cheville : une diversité de situations
La cheville, articulée entre le talus, le tibia et la fibula, supporte des contraintes biomécaniques importantes. Les pathologies les plus fréquentes incluent :
- Entorse de la cheville : atteinte des ligaments latéraux (souvent le ligament talo-fibulaire antérieur), se manifestant par une douleur, un gonflement et parfois une instabilité. La prise en charge varie selon la gravité :
- Grade I : élongation ligamentaire.
- Grade II : rupture partielle.
- Grade III : rupture complète.
- Instabilité ligamentaire chronique : conséquence d’entorses répétées, provoquant une laxité ligamentaire accrue et une augmentation du risque de récidive ou d’arthrose.
- Tendinopathies : elles concernent principalement le tendon d’Achille, sujet à des microtraumatismes répétés, ou les tendons péroniers, impliqués dans les mouvements d’inversion/éversion.
- Arthrose et séquelles traumatiques : ces pathologies chroniques entraînent une destruction progressive du cartilage articulaire, limitant la mobilité et provoquant des douleurs invalidantes.
Les orthèses de cheville : une réponse adaptée à chaque besoin
Attelles stabilisatrices de cheville
- Attelles rigides : à l’image de l’orthèse de cheville Salvacast®de Cooper, elle stabilise efficacement l’articulation grâce à son maintien renforcé et son système de cryothérapie localisée. Particulièrement adaptée aux entorses sévères et aux instabilités chroniques, cette orthèse associe contention et effet antalgique pour favoriser une récupération optimale.
- Attelles dynamiques : dotée d’un matériau tri-couche élastique et respirant, de plaques médio-latérales thermoplastiques et d’une sangle de correction rigide, l’attelle de cheville One Plus® de Orliman ou encore leur nouveauté FixQuick® Max sont des modèles qui s’adaptent aux différentes phases de récupération.
Chevillères de contention
Ces orthèses compressives, conçues comme des chaussettes sans bout de pied, offrent une compression homogène pour réduire l’œdème et soulager la douleur. Elles sont recommandées pour les pathologies bénignes ou en prévention. Un exemple est la Malléogib 3D® de Gibaud, qui allie confort et compression efficace.
Chevillères malléolaires
Dotées d’inserts périmalléolaires en silicone, elles protègent et stabilisent les malléoles tout en limitant les frottements. Elles sont idéales pour les séquelles d’entorse ou la fragilité ligamentaire. La MalleoTrain® de Bauerfeind offre une compression ciblée et stimule la circulation pour accélérer la récupération.
Chevillères ligamentaires
Ces orthèses incluent des bandes de contention ou des renforts semi-rigides pour stabiliser l’articulation et prévenir les mouvements excessifs, comme la dérotation en varus. Par exemple, la Ligastrap® Malleo de Thuasne combine stabilisation et confort pour les entorses modérées ou chroniques.
Chevillères achilléennes
Spécifiquement conçues pour les tendinopathies du tendon d’Achille, elles incluent des inserts périachilléens en silicone et souvent une talonnette pour soulager la tension. La Silistab® Achillo de Thuasne est un modèle phare, réduisant les chocs et améliorant la proprioception.
Les étapes clés à suivre
- Interrogatoire initial : discutez avec le patient pour comprendre la pathologie, le contexte de la blessure et ses attentes spécifiques.
- Prise de mesures :
- Chevillères : mesurez la circonférence à 2 cm au-dessus des malléoles.
- Attelles : vérifiez les dimensions spécifiques à chaque modèle.
- Essayage en officine : assurez-vous du confort de l’orthèse, de l’absence d’effet garrot et de la restriction des mouvements indésirables. Ajustez les sangles ou les inserts selon les recommandations.
- Explications au patient : montrez comment bien positionner l’orthèse, partagez les consignes d’entretien, et complétez par des conseils pratiques : repos, glaçage, et reprise progressive de l’activité.