Prévention des IST : comment l’aborder au comptoir ?

Le papillomavirus humain : HPV

La vaccination contre le HPV constitue une intervention préventive de première importance, et le Gardasil© 9 représente le front avancé de cette stratégie. Gardasil© 9 est un vaccin nonavalent qui confère une protection contre neuf souches du HPV : 6, 11, 16, 18, responsables d’une grande majorité des cas des cancers du col de l’utérus, ainsi que les souches 31, 33, 45, 52 et 58, qui sont associées à d’autres formes de cancers anogénitaux et oropharyngés.

Quel schéma vaccinal ?

Le schéma vaccinal de Gardasil© 9 est adapté en fonction de l’âge des sujets lors de la première injection.

Pour les individus âgés de 9 à 14 ans inclus : Gardasil© 9 peut être administré selon deux schémas distincts. Le premier est un schéma réduit en 2 doses : la première dose est suivie par une seconde administrée entre 5 et 13 mois après. Si la seconde dose est donnée moins de cinq mois après la première, une troisième dose doit être administrée pour compléter la série. Le second schéma pour cette tranche d’âge est similaire à celui recommandé pour les sujets de 15 ans et plus, se déroulant en trois doses administrées à 0, 2 et 6 mois. La deuxième dose doit être donnée au moins un mois après la première et la troisième dose au moins trois mois après la deuxième, l’ensemble du schéma devant être achevé en moins d’un an.

Pour les sujets de 15 ans et plus, Gardasil© 9 est systématiquement administré selon un schéma à trois doses. Comme pour le schéma en deux doses, les intervalles entre les injections doivent être respectés scrupuleusement pour garantir l’efficacité du vaccin : la deuxième dose est administrée au moins un mois après la première, et la troisième dose, au moins trois mois après la deuxième, avec l’ensemble des doses administrées dans un délai d’un an.

Les préservatifs remboursés

L’accès facilité aux préservatifs est une mesure de prévention essentielle contre les IST, particulièrement pour les jeunes adultes. Depuis le 1er janvier 2023, les pharmacies ont la capacité de délivrer gratuitement des préservatifs remboursables, masculins et féminins, à tout individu de moins de 26 ans, sans nécessité de prescription médicale. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de santé publique visant à encourager la protection contre les IST chez les jeunes adultes, un groupe particulièrement à risque.

Comment les facturer ?

La facturation des préservatifs pris en charge se fait selon le statut de l’individu. Pour les mineurs souhaitant rester anonymes, le pharmacien doit saisir un NIR fictif spécifique, qui diffère selon le sexe de l’individu – pour une femme, il s’agit de 2 55 55 55 CCC 042 XX, et pour un homme, 1 55 55 55 CCC 042 XX (où CCC représente le numéro de caisse de rattachement de l’officine). La date de naissance réelle du mineur doit être saisie lors de la facturation en mode SESAM-Vitale. Pour les majeurs ou les mineurs non anonymes, le NIR réel de l’assuré est utilisé. La prise en charge est de 100 % par la Sécurité sociale, avec une limite d’une boîte par dispensation.

Les autotests VIH

L’intégration des autotests VIH, tels que ceux proposés par le laboratoire Biosynex, dans l’arsenal de services en pharmacie, amplifie le rôle du pharmacien dans le dépistage précoce du VIH. Ces tests offrent aux patients une discrétion et une autonomie dans la surveillance de leur statut sérologique. Il est néanmoins important d’expliquer la fenêtre sérologique de ces tests, qui est de trois mois. Pendant cette période, les anticorps spécifiques au VIH, bien que potentiellement présents, pourraient ne pas être détectés. Il faut informer le patient qu’un résultat négatif obtenu, avant cette période, ne doit pas être interprété comme une certitude absolue de non-infection, et qu’un suivi avec des tests répétés est conseillé.

Quels conseils prodiguer lors de leur délivrance ?

Lors de la délivrance d’autotests VIH, offrir une explication complète du kit s’avère indispensable. Avoir un modèle de démonstration à portée de main permet de montrer les étapes clés et de s’assurer de la compréhension du patient. Pour garantir la confidentialité, ces instructions peuvent être partagées dans l’espace de confidentialité.

Voici quelques recommandations à transmettre au patient :

  • Lire soigneusement la notice jointe au kit.
  • Prévoir un minuteur pour le suivi du temps.
  • Se laver les mains à l’eau chaude et au savon avant de commencer le test.
  • Utiliser le doigt qui n’est pas le plus utilisé pour le prélèvement sanguin.

Il est également important de rappeler de ne pas jeter l’autopiqueur avec les déchets ménagers, mais de le rapporter en pharmacie pour une élimination sécurisée dans un conteneur DASTRI.

Comment aborder les préservatifs au comptoir ?

Lorsqu’une patiente de moins de 26 ans se présente en pharmacie pour obtenir une contraception d’urgence, c’est une opportunité pour le pharmacien d’adopter une démarche proactive de prévention. Au-delà de fournir la pilule du lendemain, c’est l’opportunité parfaite pour lancer une conversation sur la contraception continue et la prévention des IST. Vous pouvez aborder le sujet ainsi : « Êtes-vous au courant que vous pouvez bénéficier de préservatifs gratuitement ? » Proposer des préservatifs pris en charge souligne l’importance de la prévention et aide les jeunes à faire des choix informés pour leur santé sexuelle.