Entretien en oncologie : comment se lancer ? Guide pratique
Les fondamentaux
Un local adapté
Pour mener efficacement des entretiens anticancéreux oraux dans une pharmacie, il est primordial d’aménager un espace dédié à la confidentialité. Selon les normes établies, cet espace doit permettre des échanges privés, isolé de la zone principale de distribution des médicaments. Idéalement, cet espace comprendra une table et des chaises disposées de manière à favoriser une communication ouverte pour renforcer la confiance du patient. Il est également recommandé d’ajouter une chaise supplémentaire pour un accompagnant. L’intégration d’un ordinateur pour accéder aux dossiers médicaux du patient et une décoration soignée peuvent rendre l’espace plus accueillant et confortable.
Préparer l’entretien
Les traitements anticancéreux oraux, bien que rarement délivrés en officine, exigent une compréhension approfondie en raison de leur grande variété et de leur récente mise sur le marché. Avec des connaissances de base en cancérologie obtenues lors de leur formation initiale, il est possible pour les professionnels de se référer à des fiches et à des ressources en ligne, disponibles sur des sites tels qu’Oncolien et ceux des OMEDIT régionaux. De plus, il est possible de suivre des formations spécialisées, proposées par des organismes comme Health Events Formation Santé ou AtooPharm, accessibles via e-learning et pouvant être intégrées dans le cadre du DPC.
Cibler et faire adhérer
Lorsque le patient ciblé est prêt à s’engager formellement dans un suivi, il faut lui faire remplir un bulletin d’adhésion, en double exemplaire, pour confirmer son consentement et choisir son pharmacien pour le suivi. Ce formulaire d’adhésion est accessible via le site amelipro. Une fois l’adhésion effectuée, facturer via le code .TAC.
Les 3 entretiens en pratique
Entretien initial : évaluation
L’entretien initial nécessite l’enregistrement complet des informations via une fiche de suivi. Il faut enregistrer les détails personnels du patient, les anticancéreux prescrits, les autres traitements, ainsi que les habitudes de vie. Cette étape évalue également la compréhension du patient de son traitement, y compris la posologie, les modalités d’administration, et l’importance de l’adhésion pour assurer l’efficacité du traitement.
Il est essentiel de remettre au patient une fiche informative accompagnée d’un plan de prise personnalisé, qui guide la gestion quotidienne du traitement. Il faut également planifier le second entretien.
Second entretien : effets indésirables et mode de vie
En s’appuyant sur la fiche remise lors du premier entretien, il faut questionner le patient sur les effets indésirables, leur intensité et les stratégies mises en place pour y faire face. Également, il faut discuter des modalités de gestion des effets indésirables liés à son traitement et aux éventuelles comorbidités. Il convient d’explorer comment le patient vit son traitement au quotidien, et s’il ressent le besoin d’une aide supplémentaire (psychologue, etc.). Enfin, fixer la date du dernier entretien pour maintenir un suivi régulier.
Troisième entretien : l’observance
Ce dernier entretien a pour but d’évaluer l’observance du traitement par le patient. Cette évaluation comprend l’examen de la compréhension par le patient de l’importance d’être observant, ainsi que ses réponses à des questions précises sur la régularité de la prise de ses médicaments. Cela inclut la vérification des oublis de médication, les retards dans la prise des médicaments, et la gestion en cas de panne de médicament, en s’appuyant sur la méthode du questionnaire de GIRERD (exemple : « Ce matin, avez-vous oublié de prendre vos médicaments ? Depuis la dernière consultation, avez-vous été en panne de médicament ? » etc.).
Il est important de conclure l’entretien en résumant les principales découvertes et en définissant les actions à suivre. Ensuite, scannez, archivez et transmettez votre fiche de suivi aux autres professionnels de santé référents du patient ou, idéalement, dans le DMP.