« Je veux pas me faire vacciner ! » : guide pratique pour aborder la vaccination avec un patients réticent.

Les raisons d’une méfiance

Selon une enquête de l’INSERM en 2021, environ 22 % des Français ne font pas confiance aux vaccins en raison de préoccupations liées aux risques et aux effets secondaires, notamment pour les vaccins récents tels que ceux contre la Covid.

Croyances personnelles et religieuses

Certaines communautés expriment des réticences à l’égard des vaccins en raison de leurs croyances religieuses profondes, ce qui peut influencer leur décision de ne pas se faire vacciner.

Désinformation en ligne

Selon une étude du MIT, les informations erronées sur les vaccins sont 70 % plus susceptibles d’être partagées sur les médias sociaux que les informations précises, mettant en lumière la prévalence de la désinformation en ligne. L’accès à une abondance d’informations en ligne peut exposer les patients à des théories du complot et à des informations incorrectes sur les vaccins, ce qui peut renforcer leur réticence.

Comment aborder la réticence à la vaccination ?

Écoute active

Commencez par écouter attentivement les préoccupations du patient. Par exemple, vous pourriez dire : « Je peux comprendre que vous ayez des préoccupations concernant la vaccination. Pouvez-vous me dire quelles sont vos principales inquiétudes ? »

Fournir des informations précises

Soyez prêt à fournir des informations précises et basées sur des preuves concernant les avantages et la sécurité des vaccins. Vous pouvez mentionner : « Les vaccins passent par des essais cliniques approfondis pour garantir leur sécurité et leur efficacité. Par exemple, le vaccin contre la grippe existe depuis 1945 et a fait ses preuves depuis des décennies. »

Réfuter les mythes

Face à des préoccupations basées sur des informations incorrectes, il est important de les aborder calmement et de fournir des preuves pour les réfuter. Concernant le vaccin à ARNm contre la Covid, vous pourriez dire : « À ce jour, aucun scientifique n’a la capacité de changer l’ADN d’une personne. En ce qui concerne la Covid, certains vaccins utilisent un fragment d’ARN messager, qui ne pénètre pas dans le noyau de nos cellules où se trouve notre ADN. »

Personnaliser

Pour répondre aux inquiétudes des patients sur les effets secondaires des vaccins, assurez-vous de souligner que la plupart sont mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection ou une faible fièvre. Concernant la composition, précisez que les vaccins contiennent des éléments inactivés ou atténués pour stimuler l’immunité sans provoquer la maladie en disant par exemple « dans le cas du vaccin contre la grippe, il contient des fragments inactivés du virus qui ne peuvent pas provoquer la maladie mais préparent votre corps à y répondre efficacement. »

Respecter la décision du patient

Respectez le choix du patient, même s’il décide de ne pas se faire vacciner et montrez que vous êtes disponible en disant par exemple : « Je peux comprendre que cette décision puisse être difficile. Sachez que je suis là pour répondre à vos questions à tout moment, et nous pouvons réévaluer votre décision si vous le souhaitez. »

Points clés d’une communication réussie

Établir une relation de confiance

Pour créer un climat de confiance, soyez empathique et respectueux, encourageant le patient à partager ses inquiétudes sans jugement. Posez des questions ouvertes, telles que : « Je peux comprendre vos inquiétudes concernant la vaccination. Pouvez-vous m’en dire davantage ? » Cela permet d’approfondir la compréhension de leurs préoccupations.

Soyez patient

Surmonter la réticence à la vaccination nécessite de la patience. Offrez un soutien continu sans presser le patient pour une décision rapide. Accordez-lui du temps pour réfléchir et interroger. Exemple : « Je suis à votre disposition pour toute question. Prenez le temps qu’il vous faut pour prendre la meilleure décision pour vous. »

Ressources disponibles

Orientez le patient vers des ressources fiables, comme des brochures du Cespharm ou des sites web, offrant des informations claires sur les vaccins. Exemple : « Cette brochure détaille les vaccins disponibles et fournit des informations scientifiques. N’hésitez pas à la consulter et à me questionner. »

Les faux-pas à éviter

Lors de la communication avec un patient réticent à la vaccination, il est important d’éviter certains comportements et commentaires :

Minimiser les préoccupations du patient

Lorsqu’un patient exprime des inquiétudes concernant la vaccination, il est crucial de les traiter avec respect et sérieux. Une approche préférable consiste à dire : « Je comprends que vous puissiez avoir des préoccupations, et je suis là pour vous fournir des informations complètes afin que vous puissiez prendre une décision éclairée. »

Utiliser des termes techniques complexes

Simplifiez vos explications en utilisant un langage clair et accessible. Par exemple, au lieu de dire : « La vaccination induit une réponse immunitaire en stimulant la production d’anticorps », vous pouvez dire « La vaccination aide votre corps à se défendre contre certaines maladies en renforçant votre système immunitaire. »

Pression inutile

Évitez de mettre une pression sur le patient pour qu’il accepte la vaccination, car cela peut renforcer sa réticence.