Énergie verte : quelles plantes pour combattre la fatigue chez vos patients ?

En phytothérapie, trois catégories principales de plantes sont reconnues pour leur capacité à tonifier l’organisme :

Plantes adaptogènes

Les plantes adaptogènes, telles que le ginseng, l’éleuthérocoque et la rhodiole, aident à l’adaptation du corps aux stress environnementaux. Elles normalisent les fonctions corporelles et améliorent la performance physique et mentale sans provoquer de fatigue post-utilisation, elles sont ainsi idéales pour les états de fatigue fonctionnelle.

Plantes stimulantes

Cette catégorie regroupe des plantes comme le maté, le guarana et le thé, riches en caféine et autres dérivés xanthiques, stimulant le système nerveux central. Elles possèdent aussi des propriétés cardiotoniques, diurétiques et bronchodilatatrices légères.

Plantes riches en vitamine C

Certaines plantes riches en vitamine C, comme l’églantier, l’acérola ou l’argousier, sont reconnues pour leurs propriétés tonifiantes et revigorantes.

Les questions clés à poser

« Décrivez-moi votre fatigue. »

Il est essentiel d’inviter le patient à décrire précisément sa fatigue. Le terme fatigue pouvant recouvrir diverses réalités, comme une lassitude physique ou un épuisement moral.

« Depuis quand ressentez-vous cette fatigue ? »

Pour différencier une fatigue chronique d’une fatigue temporaire, évaluez la durée de la fatigue du patient.

« Comment est votre sommeil ? »

Il est important de déterminer la cause de la fatigue, comme les troubles du sommeil. Traiter la source, comme l’insomnie, est souvent plus efficace que de conseiller des vitamines.

« Que prenez-vous comme médicaments ? »

Certains médicaments peuvent entraîner de la fatigue, à l’instar des bêtabloquants.

Quels conseils en phyto’ ?

Ginseng (Panax ginseng)

Panax ginseng stimule le SNC et a une action immunomodulatrice grâce aux ginsénosides de sa racine. Il augmente la libération d’ACTH, améliore la phagocytose, l’activité leucocytaire et la production d’anticorps et de cytokines. Il augmente également les niveaux de dopamine et de sérotonine, favorisant mémoire et concentration. La posologie recommandée est de 1 à 2 g de racines sèches par jour pour un maximum de trois mois. Contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante et les enfants de moins de 18 ans.

Rhodiole (Rhodiola rosea)

Rhodiola rosea a des propriétés adaptogènes grâce à ses racines riches en rosavines, salidrosides, lignanes et saponosides triterpéniques. Elle peut interagir avec des antidépresseurs, des antihypertenseurs et la warfarine, et influencer les effets des anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. La posologie recommandée est de 100 à 300 mg, deux fois par jour avant les repas.

Éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus)

Eleutherococcus senticosus, ou ginseng sibérien, est apprécié pour son action adaptogène et sa capacité à renforcer la résistance au stress. Il contient des éleuthérosides, stimulant physiquement et soutenant l’immunité, notamment par l’activation de la phagocytose et l’augmentation de la production d’anticorps. La dose conseillée est de 0,5 à 4 grammes de racines en décoction par jour, ou de 0,75 à 3 grammes de poudre de racines par jour, sans dépasser deux mois de traitement. Déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante et les enfants de moins de 12 ans.

Maté (Ilex paraguariensis)

Les feuilles de maté contiennent au moins 0,8 % de caféine, contribuant à son effet tonifiant sur le système nerveux. Elles sont aussi riches en antioxydants (acides chlorogéniques, flavonoïdes) et ont des propriétés anti-inflammatoires et hypocholestérolémiantes grâce aux saponosides. Pour une infusion, utiliser 4 à 5 g de feuilles séchées pour 1 litre d’eau, sans dépasser 3 à 5 tasses par jour.

Griffonia (Griffonia simplicifolia)

Le Griffonia simplicifolia, riche en 5-HTP, est utilisé contre la dépression et les troubles du sommeil. Cette plante a des propriétés anti-inflammatoires et sérotoninergiques. La posologie recommandée est de 300 mg par jour en deux prises.

Des questions de patients

« Pour lutter contre la fatigue, plutôt des vitamines ou des plantes ? »

La supplémentation en vitamines n’est utile qu’en cas de carences. La plupart des Français bénéficient d’une alimentation qui couvre leurs besoins en vitamines, rendant souvent inutile voire risqué l’usage de compléments sans carence certifiée. Pour la vitamine C, rarement déficiente, des alternatives en phytothérapie sont préférables pour combattre la fatigue de manière naturelle et sûre.

« C’est naturel, donc ça ne peut pas faire de mal. »

Naturalité n’est pas synonyme d’innocuité. Certaines plantes peuvent avoir des effets puissants, positifs ou négatifs, et doivent être utilisées prudemment. De plus, des réactions allergiques ou des interactions médicamenteuses sont possibles.