18 septembre : rideau sur l’officine - l’épreuve de force est lancée !

Après l’arrêté du 4 août qui plafonne les remises commerciales sur génériques et biosimilaires, la profession dit stop. USPO et FSPF, réunis dans un front inédit, organisent une mobilisation nationale le 18 septembre. Ultimatum posé à Matignon, actions coordonnées, recours juridiques : les pharmaciens ont décidé de hausser le ton.

Laurent Desbarres, publié le 05 septembre 2025

18 septembre : rideau sur l’officine – l’épreuve de force est lancée !

Un arrêté qui change la donne

Depuis le 4 août 2025, le cadre est officiel : les remises commerciales sur génériques, hybrides et biosimilaires sont plafonnées, avec une trajectoire qui aboutira à 20 % pour tous les segments dès janvier 2028.

  • 30 % génériques/hybrides et 15 % biosimilaires jusqu’à juin 2026.

  • 25 % / 17,5 % jusqu’à juin 2027.

  • 20 % généralisés à compter du 1er janvier 2028.

Pour les syndicats, ce couperet représente 500 M€ de pertes de ressources d’ici 2027. Autrement dit, des dizaines de milliers d’euros en moins par officine, avec un impact disproportionné sur les plus petites structures.

Une riposte progressive mais déterminée

Après un été de tensions et une première fermeture test le 16 août, l’USPO et la FSPF ont acté un plan de bataille. Trois leviers principaux :

  • Grève des gardes et suspension du tiers payant pendant celles-ci.

  • 10 septembre : appel à cesser la préparation des piluliers en EHPAD, levier de pression économique sur un service jugé insuffisamment rémunéré.

  • 18 septembre : journée nationale de fermeture et de manifestations, avec un mot d’ordre clair : “ce modèle n’est plus tenable”.

Pierre-Olivier Variot (USPO) prévient : « On ne fera pas de cadeau à l’État ». Philippe Besset (FSPF) ajoute : « Ils n’ont rien proposé. Nous allons durcir ». L’unité syndicale est totale, et la stratégie, assumée.

Des moyens logistiques déjà prêts

La mobilisation se prépare comme une campagne nationale. 20 000 kits du manifestant (chasubles, casquettes, sifflets, affiches) sont déjà distribués.

  • L’USPO diffuse une FAQ, un modèle de déclaration à l’ARS (date limite : 11 septembre), et des visuels prêts à l’emploi.

  • La FSPF met en ligne son site dédié, mobilisationpharmaciens.com, avec carte interactive du soutien parlementaire et actualités locales.

Tout est pensé pour synchroniser et amplifier la colère officinale.

L’épreuve parlementaire et judiciaire

Au-delà de la rue, les syndicats misent aussi sur les institutions :

  • Un amendement doit être déposé à l’Assemblée nationale.

  • Un recours au Conseil d’État est en cours contre l’arrêté du 4 août.

Mais, côté gouvernement, le discours reste flou : volonté affichée de “continuer à travailler ensemble”, sans propositions concrètes.

Le précédent du 16 août

La journée de fermeture du 16 août a servi de galop d’essai. De nombreuses officines ont baissé le rideau, donnant une visibilité médiatique nationale au mouvement. Ce premier succès encourage les syndicats à viser plus haut le 18 septembre.

“On ne gère pas la pénurie, on défend un modèle”

La transparence des remises peut s’entendre. Mais, abaisser les marges sans revaloriser la rémunération des missions, c’est fragiliser un maillage déjà menacé. L’officine n’est pas seulement un distributeur : c’est un point d’accès aux soins, un acteur de prévention, un pilier de la coordination.
Ne pas revoir le modèle économique, c’est condamner les plus fragiles à fermer. Le 18 septembre, la profession ne se bat pas pour des remises : elle se bat pour rester debout.

Mode d’emploi de la mobilisation

  • 10 septembre : arrêt de la préparation des piluliers en EHPAD — prévenir les établissements, assurer la continuité.

  • Avant le 11 septembre : déclarer la grève du 18/09 auprès de l’ARS (modèle disponible).

  • 18 septembre : fermeture nationale et manifestations régionales coordonnées.

À retenir

  • Plafonds de remises : 30 % génériques, 15 % biosimilaires aujourd’hui, pour finir à 20 % pour tous en 2028.

  • Perte estimée : 500 M€ pour le réseau, soit 15 à 20 k€ par officine.

  • Mobilisation : USPO + FSPF unies, ultimatum posé à Matignon, 18 septembre comme date charnière.