Remises commerciales plafonnées : la colère monte chez les pharmaciens

Une rentrée placée sous le signe de la mobilisation.

Le Journal Officiel a publié ce jour l’arrêté tant redouté par la profession : les plafonds des remises commerciales accordées sur les médicaments génériques sont fixés à 30 %, et à 15 % pour les biosimilaires. Une mesure qui amorce une baisse progressive jusqu’à un double plafond à 20 % en 2027. Pour les pharmaciens d’officine, c’est une nouvelle attaque frontale sur l’équilibre économique de leurs structures — et la goutte de trop.

Une profession trahie

Dans un communiqué percutant, la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France) dénonce une trahison gouvernementale et appelle à une mobilisation massive dès la rentrée. Le syndicat déplore non seulement cette mesure réglementaire, mais également l’annonce parallèle d’un doublement de la franchise médicale et de sa récupération directe au comptoir en 2026, qu’il qualifie de véritable atteinte à l’accès au soin.

« La colère des pharmaciens n’en est que décuplée », déclare la FSPF.
« Le Gouvernement a engagé une lutte à mort contre les pharmaciens, nous jetterons toutes nos forces dans cette bataille. »

Une rentrée sous tension

À partir de septembre, les représentants des pharmaciens, aux côtés des groupements, donnent rendez-vous devant le Parlement. Objectif : faire entendre raison à la représentation nationale pour contrer ce qu’ils perçoivent comme une série de mesures déstabilisatrices, voire destructrices pour le maillage officinal.

La FSPF appelle déjà à des actions locales dès le mois d’août pour mobiliser les patients. En toile de fond : la volonté de sensibiliser l’opinion publique aux conséquences de ces décisions politiques. Moins de pharmacies, des emplois supprimés, un accès au médicament plus difficile, et des territoires ruraux désertés.

Une menace pour l’accès aux soins

Alors que 4 millions de patients franchissent chaque jour les portes des officines françaises, la profession met en garde : cette réforme pourrait compromettre leur capacité à assurer une prise en charge de qualité, de proximité, et équitable.

« Accepter cette perspective serait renoncer à notre serment, trahir notre vocation et renier nos patients », affirme la FSPF.

Le mot d’ordre : résistance

Le syndicat affirme maintenir et intensifier les mots d’ordre d’action à la rentrée. Les pharmaciens veulent continuer à jouer leur rôle de premiers acteurs de santé de proximité, mais refusent que cela se fasse à perte.