Mobilisation des Pharmaciens : l’URPS IDF appelle à une journée d’action le 16 août

Dans un communiqué diffusé ce week-end, Delphine Chadoutaud, présidente de l’URPS Pharmaciens IDF, sonne l’alarme. L’Union régionale des professionnels de santé dénonce une décision gouvernementale unilatérale : la réduction des remises sur les génériques, perçue comme une atteinte directe à la viabilité économique des officines.

« Lorsque nous serons tous étranglés financièrement, comment trouver le temps alors de nous former et de nous investir dans des domaines innovants ? », interroge-t-elle dans son message adressé à la profession.

Une journée « sans pharmacies », mais pas une grève

L’URPS ne parle pas de « grève », un mot jugé trop offensif vis-à-vis des patients. Elle préfère parler de mobilisation, de sensibilisation, de réflexion, et appelle à la fermeture volontaire des officines le samedi 16 août, en dehors des pharmacies de garde.

Un choix de date stratégique : le pont de l’Assomption entraîne trois jours consécutifs sans ouverture de pharmacies. Objectif : rendre visible l’invisible, ces services quotidiens rendus par les officines — soins de première ligne, conseils, tests, dépannages… — souvent ignorés par les pouvoirs publics.

Trois jours sans nous, et après ?

Le message est clair : sans les pharmacies, le système de santé vacille. Cette journée vise à faire comprendre l’importance fondamentale du maillon officinal dans la chaîne de soins de proximité. La saturation des urgences pendant ces trois jours pourrait en être la démonstration brutale.

Cette action s’inscrit dans la promesse d’un « septembre noir » évoqué depuis plusieurs mois, mais l’USPO (Union des syndicats de pharmaciens d’officine), comme l’URPS, estime qu’il faut agir dès maintenant.

Une crise qui couve depuis longtemps

Les tensions économiques dans les officines ne sont pas nouvelles. Les marges se réduisent, les coûts augmentent, et les attentes institutionnelles se multiplient. Le générique, longtemps présenté comme une planche de salut, devient aujourd’hui un levier de fragilisation.

Les professionnels dénoncent une absence de concertation, et un mépris croissant pour leur rôle pourtant central, notamment depuis la crise sanitaire.

Un appel à la solidarité de la profession

« Sans votre soutien, nous ne pouvons pas vous défendre », conclut la présidente de l’URPS. Le message vise à mobiliser la profession dans son ensemble, au-delà des appartenances syndicales ou régionales.

La date du 16 août pourrait ainsi devenir un signal fort, à quelques semaines de la rentrée politique et syndicale, où les pharmaciens entendent bien faire entendre leur voix.