Digitaliser sa pharmacie : la marche à suivre
La crise Covid, le manque de personnel et le développement des services auprès de la patientèle ont donné un coup d'accélérateur à la révolution digitale en pharmacie. Comment prendre ce virage ?
Les étapes clés pour digitaliser sa pharmacie
Construire une pharmacie physio-digitale doit s’envisager en plusieurs étapes. Le digital est un outil multifonction qui doit permettre, en premier lieu, au pharmacien et à son équipe de s’affranchir des tâches chronophages qui les cannibalisent (l’administratif, la gestion des stocks…). La première étape est donc l’automatisation du back-office et l’utilisation du digital pour la formation à distance des équipes.
La seconde étape est devenue indispensable aujourd’hui : créer une vitrine virtuelle de l’officine pour soigner sa e-réputation (sur Google My Business par exemple). Un site Web, un blog, un référencement dans les annuaires de moteurs de recherche (SEO), une présence active sur les réseaux sociaux sont les moyens les plus efficaces pour faire venir les clients dans son officine et développer la proximité avec ses patients.
La troisième étape dépend de la stratégie et du positionnement définis par la pharmacie : une pharmacie « services » (scan d’ordonnances, click&collect, livraison, outils d’amélioration de l’observance…), une pharmacie « médicale » (action de prévention et de dépistage, entretiens pharmaceutiques, téléconsultation, coaching avec l’appui d’objets connectés…), une pharmacie « low cost » (site d’e-commerce sur le hors monopole et l’OTC).
Quelle que soit la stratégie choisie, la digitalisation du point de vente doit s’inscrire dans ce parcours : tablettes numériques, merchandising digital : vitrines et murs digitaux, étiquettes électroniques, notification push sur le point de vente (beacon, lifi…), etc.
Mesurer l’impact de la digitalisation et engager une démarche d’amélioration
Deux exemples :
- Le digital peut venir au secours de la vaccination pour identifier le pool de patients éligibles à une vaccination, pour créer une file active dans la patientèle, mesurer le nombre d’actes réalisés par rapport à la population cible et analyser le « réalisé/objectifs », trouver des axes d’amélioration (réunions avec l’équipe, faire évoluer l’agenda des RV en ligne, communication plus active au comptoir, créer des push au niveau du LGO, revoir le planning des disponibilités du personnel vaccinateur…).
- Un système d’affichage électronique des prix offre un affichage dynamique des prix, une mise à jour instantanée de celui-ci et un confort de lecture optimisé. Le contrôle des stocks en rayon est par ailleurs facilité.
Calculer son ROI sur le gain de temps généré qui se traduit par des économies permettant de rentabiliser l’investissement. Autre critère à surveiller : ce système de gestion informatisé permet au titulaire de piloter sa politique de prix au jour le jour et d’animer son point de vente avec des promotions, ces deux leviers apportant une contribution essentielle au développement de marges supplémentaires qu’il va suivre régulièrement.
Les 5 conseils d’Hélène Decourteix, dirigeante de la Pharmacie digitale :
- Faire un diagnostic préalable afin de répondre aux problématiques de l’officine et résoudre les points de friction identifiés : processus des commandes, gestion des stocks, de la RH, la formation des collaborateurs, etc.
- Définir le périmètre des actions à conduire et le calendrier de leur mise en place.
- Maîtriser son LGO Ségur et ses mises à jour : un point capital avec la mise en place de l’e-prescription fin 2024. Vis-à-vis de la patientèle, l’équipe doit être parfaitement rodée aux modalités d’ouverture et de fonctionnement de « Mon Espace Santé ».
- S’assurer que la pharmacie est équipée d’une boîte de messagerie sécurisée organisationnelle qui fonctionne.
- Ces premières actions sont incompressibles avant d’aller plus loin dans la transformation numérique de la pharmacie.