COVARS : quand l’instabilité politique grippe la veille sanitaire
Au 8 octobre 2025, le COVARS, créé en 2022 pour succéder au Conseil scientifique Covid-19, fonctionne au ralenti faute de renouvellement de ses membres. Les changements ministériels expliquent en partie cette pause, qui retarde la production d’avis stratégiques utiles aux acteurs de ville, dont les officines.

Un mandat de deux ans… arrivé à terme
Le décret du 30 juillet 2022 institue le COVARS et précise ses missions : veille, anticipation des menaces, recommandations, y compris sur les stratégies vaccinales. Les textes organisent la possibilité d’élargir l’expertise selon la crise.
Les mandats initiaux sont arrivés à échéance sans nouvel arrêté publié à cette date, ce qui empêche la renomination d’une équipe opérationnelle.
Un arrêt opérationnel documenté
En conséquence de cette absence de renouvellement, le comité ne publie plus d’avis depuis l’expiration des mandats. Une situation explicitement attribuée à l’instabilité politique. Les acteurs parlent d’une instance « paralysée » tant qu’un nouveau tour de nominations ne survient pas.
Qu’est-ce que cela change à l’officine ?
En 2023-2024, le COVARS avait livré des analyses, entre autres, sur la dengue, le virus Zika et la chikungunya. Ces études sont particulièrement utiles pour cadrer la surveillance, et l’information des patients à risque ou non.
L’absence de renouvellement fige ces repères, alors que la circulation des arboviroses évolue en Europe du Sud et en France. Dans l’intervalle, les officines se réfèrent aux avis du HCSP et aux communications des ARS, qui restent actifs.
Vaccination et messages de saison
À l’automne, l’officine pilote une grande part de la mise en œuvre vaccinale. La DGS cadre l’organisation et l’Assurance Maladie confirme le calendrier, l’Ordre rappelant les modalités pour l’officine.
Les avis du COVARS n’ont pas valeur réglementaire, mais ils orientent souvent le tempo des recommandations et la priorisation des publics. Un trou d’air institutionnel qui complique la synchronisation entre messages nationaux, approvisionnements et conseils en comptoir. Surtout lorsque les ARS adaptent localement les consignes face à des épisodes vectoriels ou respiratoires.
Quelles parades ?
En attendant de nouvelles nominations, les équipes peuvent toujours s’appuyer sur les avis COVARS antérieurs, les publications nationales (DGS-Urgent, Assurance Maladie), les ressources Ordre/ARS et les avis du HCSP.
Cette solution assure une continuité, sans remplacer la fonction d’anticipation transversale assignée au COVARS par son décret.