Un bilan des EIGS qui interpelle !
Le bilan 2023 des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) publié par la HAS à l’occasion de la semaine de la sécurité des patients (20 au 24 novembre) remet l’accent sur le rôle crucial des professionnels de santé.
Bonne nouvelle : les EIGS sont en hausse !
Le dispositif national de déclaration des EIGS est l’un des trois axes de la HAS pour améliorer la sécurité du patient. Loin d’être ironique, la HAS se félicite dans son sixième bilan de l’augmentation de 27% du nombre de déclarations d’EIGS faites en 2022. Ces événements indésirables restent pourtant encore sous-évalués, or ils participent à améliorer nettement la sécurité des patients et les bonnes pratiques des soignants.
Des partages d’expériences vertueux
Tous les EIGS déclarés à l’ARS sont anonymisés avant d’être transmis à la HAS. Ensuite, les experts de cette instance en tireront un retour d’expérience national. Ce savoir est destiné à être communiqué et partagé afin d’améliorer les bonnes pratiques de tous les soignants au service de la sécurité du patient.
Importance d’une déclaration minutieuse
Parmi les 2 385 déclarations d’EIGS, les causes sont bien identifiées pour 73% d’entre elles, et 60% ont permis d’élaborer des plans d’actions correctrices efficaces. En 2022, 51% des EIGS auraient pu être évités. Or 48% ont eu pour conséquence le décès du patient, 30% ont mis en jeu son pronostic vital, et 22% sont responsables d’un probable déficit fonctionnel permanent.
Des résultats variables en fonction des régions
Le dispositif de déclarations est particulièrement dynamique en Auvergne-Rhône-Alpes (525 déclarations), en Île-de-France (411) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (321). Contrairement aux idées reçues, les régions où les déclarations sont les plus élevées peuvent être considérées comme celles où la culture de la sécurité du patient est la plus avancée.
Top 6 des EIGS
En première position et en progression de 4,1% : les erreurs liées au soin ou à l’organisation des soins. Elles représentent 31,3% des EIGS en 2022.
En 2ème position, les actions du patient contre lui-même (dont les suicides et tentatives de suicide) totalisent 23,6% des EIGS.
La troisième position est occupée par les erreurs médicamenteuses et de iatrogénie (11,9%). Notons que les erreurs de dose ont franchi la barre des 50% des erreurs médicamenteuses déclarées en 2022 (58%).
Suivent ensuite les erreurs liées à une procédure opératoire ou anesthésique (10,3%), les erreurs en lien avec la clinique ou le diagnostic (7,3%), et enfin les erreurs sans causes évidentes trouvées (6,6%).
Comment déclarer un événement indésirable ?
Le pharmacien doit signaler tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament, et ceci quelque soit le contexte de survenu et le mode d’exercice.
Pour ce faire, il suffit de se rendre sur le portail de signalement des effets indésirables et de suivre les différentes étapes proposées.