En phytothérapie, trois catégories principales de plantes sont reconnues pour leur capacité à stimuler la mémoire et la concentration :

Les adaptogènes

Les plantes adaptogènes ont la capacité de moduler la réponse de l’organisme au stress, en agissant sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Elles augmentent la production de molécules antistress telles que les glucocorticoïdes, tout en régulant leur libération, permettant ainsi une meilleure adaptation du corps aux situations de stress. Elles agissent également en augmentant l’activité des enzymes antioxydantes et en réduisant les niveaux de cytokines pro-inflammatoires. Exemples : Rhodiola rosea, qui contient des rosavines et des salidrosides, et le Panax ginseng, riche en ginsénosides.

Les stimulants

Les plantes stimulantes agissent principalement sur le système nerveux central pour fournir un effet énergisant. Elles peuvent influencer divers neurotransmetteurs, comme la dopamine et la noradrénaline, augmentant ainsi la vigilance et la concentration. Ces plantes peuvent également avoir des effets sur le métabolisme énergétique, en augmentant la disponibilité du glucose et en favorisant la production d’ATP. Le Coffea arabica (café), riche en caféine, et le Camellia sinensis (thé), contenant de la théine (un isomère de la caféine), sont des exemples typiques.

Les toniques

Les toniques agissent en soutenant les fonctions de l’organisme, pour améliorer la vitalité et la résilience sur le long terme. Ils peuvent favoriser une meilleure utilisation des nutriments par l’organisme et renforcer le système immunitaire. Ces plantes peuvent également exercer des effets bénéfiques sur la fonction hépatique, essentielle pour la détoxification et le métabolisme énergétique.

Quelles plantes conseiller ?

Ginkgo biloba

Les feuilles du Ginkgo biloba sont particulièrement riches en flavonoïdes et en terpénoïdes, deux types de composés phytochimiques aux effets pharmacologiques notables. Les flavonoïdes sont reconnus pour leurs propriétés antioxydantes, contribuant à la protection des cellules nerveuses contre les dommages oxydatifs. Les terpénoïdes, notamment les ginkgolides et bilobalides, influencent la circulation sanguine en agissant comme des vasodilatateurs, améliorant ainsi le flux sanguin cérébral. Cette amélioration de la microcirculation est essentielle pour optimiser l’apport en oxygène et en nutriments au cerveau, soutenant par conséquent la concentration et les fonctions cognitives. La posologie recommandée est de 120 à 240 mg d’extrait standardisé par jour, répartie en deux ou trois prises.

Bacopa (Bacopa monnieri)

Le Bacopa monnieri contient des saponines triterpénoïdes appelées bacosides. Les bacosides améliorent la plasticité synaptique, facilitant l’apprentissage et la mémorisation. De plus, ils exercent un effet anxiolytique modulant l’activité des neurotransmetteurs tels que le GABA, ce qui peut aider à réduire l’anxiété et favoriser un état d’esprit plus propice à la concentration. La dose recommandée est de 300 mg d’extrait par jour.

Rhodiola (Rhodiola rosea)

La Rhodiola rosea, grâce à ses composés actifs, le salidroside et la rosavine, offre des bienfaits adaptogènes, aidant l’organisme à s’adapter au stress physique et mental. Ces composés agissent en modulant les niveaux de neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la dopamine, ainsi que les hormones de stress comme le cortisol. Cet effet adaptogène est particulièrement utile pour améliorer la concentration et les performances cognitives dans des conditions de stress ou de fatigue. Une posologie de 200 à 600 mg d’extrait standardisé par jour est recommandée.

Ginseng (Panax ginseng)

Les ginsénosides du Panax ginseng sont des saponines bénéfiques pour la cognition. Ils stimulent l’activité cérébrale et améliorent la mémoire par plusieurs mécanismes, y compris la modulation de la neurotransmission et la protection contre le stress oxydatif. En outre, les ginsénosides ont des effets immunomodulateurs et antifatigue qui peuvent soutenir les performances cognitives. La posologie recommandée est de l’ordre de 200 à 400 mg d’extrait standardisé par jour, pour des cures de 2 à 3 mois.

Quelles sont les règles à respecter ?

• Évaluez les besoins spécifiques et l’état de santé de chaque patient avant de recommander des suppléments, afin d’éviter interactions médicamenteuses et surdosage, tout en veillant aux contre-indications.
• Préférez des produits standardisés, garantissant une concentration précise en principes actifs pour une efficacité et une sécurité optimales.
• Clarifiez la posologie, en soulignant l’importance du respect des dosages et de la durée recommandée.
• Soulignez que le maintien d’une bonne hygiène de vie est fondamental pour soutenir les capacités cognitives, en complément de la phytothérapie.
• Encouragez les patients à revenir pour un suivi, permettant d’évaluer l’efficacité du traitement et d’ajuster la prise si nécessaire.

Bonne ou mauvaise idée ?

« Je bois beaucoup de café quand je révise. C’est une bonne stratégie ? »

La caféine agit comme un antagoniste des récepteurs adénosiniques dans le cerveau. Elle empêche ainsi l’effet sédatif de l’adénosine, ce qui peut temporairement augmenter la vigilance et la concentration. Cependant, le corps s’adapte rapidement à la présence régulière de caféine, ce qui peut diminuer son efficacité au fil du temps et nécessiter des doses de plus en plus importantes pour obtenir le même effet. De plus, consommer plus de 400 mg de caféine par jour (environ quatre tasses de café) peut entraîner des effets secondaires indésirables tels que de l’anxiété, des palpitations et une nervosité accrue perturbant le cycle de sommeil. Or, un sommeil de mauvaise qualité altère la capacité de concentration et de mémorisation.