Acné : les conseils clés à prodiguer à l'officine
Souvent minimisée, l'acné mérite une prise en charge officinale rigoureuse. En identifiant les facteurs aggravants, en accompagnant les soins quotidiens et en soutenant l'observance thérapeutique, nous jouons un rôle clé dans la prévention des rechutes et des cicatrices.

Une dermatose chronique à fort retentissement
L’acné affecte plus de 80 % des adolescents et jusqu’à 40 % des femmes adultes, résultant d’une physiopathologie complexe : hypersécrétion sébacée, hyperkératinisation folliculaire, prolifération de Cutibacterium acnes et inflammation périfolliculaire. Cette dermatose hormono-dépendante évolue par poussées et engendre fréquemment une détresse psychologique significative.

Formation de l’acné
Chez l’adulte, les lésions prédominent dans la région mandibulaire et mentonnière. La persistance post-adolescente, particulièrement chez la femme, s’accompagne d’un impact psychosocial considérable et souvent négligé. Cette pathologie inflammatoire chronique mérite une attention clinique rigoureuse, car une prise en charge inadéquate peut entraîner des cicatrices atrophiques ou hypertrophiques permanentes.
Identifier les facteurs aggravants au comptoir
De nombreuses situations peuvent favoriser ou aggraver une acné : stress, règles, arrêt de contraception, port du masque, exposition solaire, tabac, cosmétiques occlusifs, ou encore alimentation à index glycémique élevé. Certains médicaments (corticoïdes, lithium, anti-EGFR…) ou professions exposées à des huiles minérales ou des goudrons peuvent aussi être en cause.
Au comptoir, il faut prendre le temps d’interroger le patient sur ces éléments pour personnaliser nos conseils et, si besoin, proposer une consultation médicale. On a aussi tout intérêt à évaluer l’impact psychologique : plus d’un tiers des patients déclarent un retentissement sur leur vie sociale ou affective, parfois jusqu’à la dépression.
Les points clés à maîtriser
« Depuis quand votre peau présente-t-elle ces imperfections ? Comment décririez-vous les boutons que vous avez ? Qu’avez-vous déjà essayé pour améliorer votre peau ? » En deux minutes, on cerne la situation et on installe le dialogue et la confiance.
Un nettoyant doux, une crème matifiante non comédogène, un actif ciblé (peroxyde de benzoyle ou zinc per os). L’idée ? Faire mieux, et bien expliqué.
En cas d’exposition prévue, on recommande une protection adaptée aux peaux à tendance acnéique, pour éviter l’effet rebond des UV.
« Revenez dans 3 ou 4 semaines, et on fera le point ensemble. » Cela rassure, motive et fidélise.
Structurer une routine adaptée
Les soins dermocosmétiques sont le socle de la prise en charge quotidienne, qu’ils soient prescrits en première intention ou utilisés en complément de traitements médicamenteux.
Nettoyer sans agresser
Le nettoyage doit se faire deux fois par jour avec un gel doux sans savon, comme Sébium® Gel moussant (Bioderma), Effaclar® Gel purifiant (La Roche-Posay), Cleanance® Gel (Avène) ou Keracnyl® Gel moussant (Ducray). L’eau micellaire est une alternative pour les peaux sensibles, par exemple Hyséac® Eau micellaire (Uriage).
Hydrater et matifier
La peau acnéique reste une peau à hydrater. On recommande des formules non comédogènes et matifiantes comme Effaclar® Mat (La Roche-Posay), Cleanance® Soin matifiant (Avène), Hyséac® Mat (Uriage) ou Mat Control® (Bioderma).
Traiter localement le soir
Le peroxyde de benzoyle à 5 % (Curaspot®, Galderma) reste une option de référence en automédication. Il s’applique le soir, en fine couche sur peau sèche, en évitant les zones sensibles. Il est judicieux de recommander un démarrage progressif (1 jour sur 2) et l’utilisation parallèle d’un soin apaisant et réhydratant adapté, comme Cleanance® Hydra (Avène) ou Sébium® Hydra (Bioderma).
Protéger du soleil
Les UV peuvent temporairement améliorer l’acné, mais aggravent la situation ensuite (« effet rebond »). Une photoprotection spécifique est indispensable : Photoderm® AKN Mat (Bioderma) ou encore Cleanance® Solaire SPF50 + (Avène).
Le peroxyde de benzoyle
Le peroxyde de benzoyle est un agent efficace, mais photosensibilisant et irritant. Il s’utilise uniquement le soir, sur peau propre et sèche, et peut décolorer textiles et cheveux. Mieux vaut recommander une application progressive (un jour sur deux au début) et éviter soigneusement les zones sensibles.
Optimiser l’observance et accompagner dans la durée
L’acné est une maladie chronique, avec des traitements souvent longs (3 à 6 mois). Selon les études, seuls 30 à 50 % des patients sont réellement observants. Il est donc important de suivre nos patients, de valider leur routine, d’ajuster les soins selon la tolérance cutanée et de rappeler les bénéfices différés des traitements.
Il faut aussi bien expliquer les effets indésirables (irritations, desquamation, sécheresse) pour rassurer. Proposer un point de suivi à quatre semaines est utile, notamment en cas de premiers traitements.
Quand orienter ?
Certaines situations doivent motiver une orientation vers le médecin généraliste ou le dermatologue :
- Présence de nodules douloureux ou de lésions kystiques,
- Cicatrices récentes ou en formation,
- Aucune amélioration après 3 mois de soins réguliers,
- Forte souffrance psychologique.
On doit rester attentif à ces signes, et ne pas hésiter à orienter si la situation dépasse le champ officinal.
Une marque engagée pour les peaux nubiennes
Créée en 2016, Nubiance est la première marque française de dermocosmétique spécifiquement dédiée aux peaux noires, mates et métissées. Elle conçoit des soins topiques cliniquement testés, formulés à partir d’actifs brevetés, pour répondre aux problématiques cutanées les plus courantes (hyperpigmentation, imperfections, poils incarnés…). Parmi ses références phares : le Cleanactyl® Gel nettoyant anti-imperfections, formulé sans savon pour purifier la peau en douceur, et le soin ACT-5®, conçu pour lisser le grain de peau et prévenir la prolifération bactérienne.