UPRP et Leadersanté face à la réforme des génériques : une mobilisation sous tension
La profession pharmaceutique prépare une journée de grève ce 18 septembre 2025. Alexis Berreby, président de l’Union des Pharmaciens de la Région Parisienne (UPRP) et co-président de Leadersanté, revient sur les raisons de cette mobilisation et sur les perspectives ouvertes par le changement de Premier ministre.

Une réforme jugée déstabilisatrice
La contestation prend racine dans la réforme des remises sur les génériques, parue au Journal officiel. Selon Alexis Berreby, ces remises représentent une marge essentielle pour l’équilibre économique des officines. Il détaille : « On a chiffré, on perd jusqu’à un point de marge sur des pharmacies moyennes, ce qui est inacceptable dans le contexte actuel. C’est aussi incohérent et contradictoire dans la mesure où on nous dit de faire plus de missions et on nous enlève les moyens de faire. Parce que si on perd un point de marge, ça risque d’être compliqué de garder des collaborateurs, de faire la vaccination, les tests et toutes les missions afférentes. »
Le président de l’UPRP insiste sur le rôle central du réseau : « Une pharmacie par jour ferme, le maillage commence à devenir moins dense. Si on déstabilise la croix verte, c’est tout le pilier du système de santé en France qui s’effondre. »
Un mouvement largement relayé
Le 18 septembre, les officines seront appelées à fermer. Un kit de communication a été mis à disposition pour afficher la mobilisation dans les vitrines. Alexis Berreby évoque également d’autres actions déjà engagées : « Beaucoup n’ont pas fait de gardes. Nous avons donné des idées de recours au Conseil d’État qui ont été reprises par les différents syndicats pour aller sur le terrain juridique. »
Les attentes sont fortes : « Le syndicat parle de 90 % de pharmacies en grève. »
Le soutien des patients et des élus
Au-delà de la mobilisation professionnelle, le syndicat met en avant l’écho favorable rencontré sur le terrain. Alexis Berreby insiste : « Je pense que ce mouvement est compris par la population, les parlementaires et les élus. Les gens comprennent et sont solidaires. Ils nous voient comme des praticiens de terrain qui ont souvent des horaires à rallonge et qui travaillent dur. Alors, ils nous soutiennent. »
Le test du nouveau gouvernement
L’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon crée une attente forte, interprétée par Alexis Berreby comme un moment décisif pour la profession. Il observe : « Le premier déplacement de notre nouveau premier ministre s’est fait sur le chemin de la santé, puisqu’il a été en Saône-et-Loire pour présenter des soins de santé à une demi-heure de chacun des habitants. »
Pour le président de l’UPRP, la réponse vis-à-vis de la mobilisation sera rapide : « Soit le nouveau gouvernement décide de faire un geste fort, soit c’est parti pour un conflit qui va durer sur le long terme. »
Les syndicats espèrent une abrogation du décret, afin de donner un signal politique et économique à l’ensemble du réseau officinal.
Dans le cas contraire, d’autres actions pourraient être envisagées : « La grève de la vaccination et les recours juridiques » figurent parmi les options évoquées. Pour le président de l’UPRP, l’issue devrait se dessiner rapidement : « C’est soit une abrogation, soit un conflit très dur. »