Description du contexte

En cas de symptômes d’apparition récente évocateurs d’une cystite non compliquée (brûlures mictionnelles, dysurie, pollakiurie, mictions impérieuses) chez une femme de 16 à 65 ans et en l’absence de critères d’exclusion*, les pharmaciens peuvent proposer la réalisation d’un test urinaire de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie. Deux possibilités en cas de résultat positif :

• si la patiente s’est présentée spontanément à l’officine, le pharmacien oriente la femme vers son médecin traitant ou sa sage-femme avec le résultat du test,
• si la patiente est orientée par son médecin traitant ou sa sage-femme et qu’elle dispose d’une ordonnance conditionnelle, le pharmacien délivre les médicaments prescrits en cas de résultat positif. La fosfomycine et le pivmécillinam correspondent aux traitements recommandés, respectivement en 1re et en 2e intention, par la HAS dans la cystite aiguë simple.

Interprétation de l’ordonnance conditionnelle

Fosfomycine 3 g, un sachet à prendre en cas de BU positive

Mme Anne C souffre de mictions impérieuses et de brûlures à la miction. Elle a consulté son médecin traitant ce matin. Devant ses signes, le Dr L lui a recommandé de se rendre à la pharmacie pour réaliser un test urinaire et lui a délivré une ordonnance de fosfomycine à ne prendre qu’en cas de résultat positif.

Le test réalisé par Anne C révèle une nitriturie, signe d’une infection à entérobactérie, et une leucocyturie, signe d’une inflammation.

Délivrance

Le cas de Mme C correspond bien aux critères de délivrance d’une ordonnance conditionnelle en cas de résultat positif. Le pharmacien, qui a bien été formé à la réalisation du test et au traitement des signaux biologiques, doit donc délivrer l’antibiotique prescrit à Anne C.

Conseils lors de la délivrance

Le sachet de fosfomycine se prend en une prise, à jeun (2 à 3 heures avant ou après un repas), de préférence avant le coucher et après vidange de la vessie.

Les principaux effets indésirables de la fosfomycine sont les céphalées, les vertiges et les vulvovaginites. Il existe aussi un risque de colite associée à Clostridium difficile, c’est pourquoi il faut orienter la patiente vers son médecin en cas de diarrhée à la suite de l’administration de fosfomycine.

Que dire en plus ?

Un certain nombre de conseils pour limiter le risque d’infections urinaires et de récidive doivent accompagner la délivrance :
boire au minimum 1,5 litre d’eau/de liquides non alcoolisés par jour,

• ne pas se retenir d’uriner et vider complètement la vessie,
• uriner après les rapports sexuels,
• particulièrement en cas d’infection, éviter douches vaginales, bains moussants et produits d’hygiène parfumés,
• s’essuyer d’avant en arrière, lutter contre la constipation,
• privilégier le port de sous-vêtements en coton et de pantalons non moulants.

Sources : Conseil de l’ordre des pharmaciens, Prise en charge des infections urinaires en officine : trois nouveaux textes étendent les compétences des pharmaciens ; Ameli, Prise en charge à l’officine de la femme présentant une gêne fonctionnelle urinaire.