CPAM du Val-d’Oise : retour en arrière après la polémique Leclerc

Face à la colère des pharmaciens, la CPAM du Val-d’Oise a annulé une animation santé prévue dans une parapharmacie Leclerc. Une initiative jugée « inappropriée » par la caisse elle-même.

Par Thomas Kassab, publié le 29 juillet 2025

CPAM du Val-d’Oise : retour en arrière après la polémique Leclerc

Une initiative qui passe mal

La colère est montée vite. La CPAM du Val-d’Oise avait prévu une action de sensibilisation à la santé — dans le cadre du dispositif Mon Espace Santé — au sein d’une parapharmacie Leclerc à Moisselles, le 2 août prochain. Une initiative immédiatement perçue comme une entorse grave à la neutralité du service public et un encouragement à la marchandisation des soins.

Syndicats vent debout

La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont réagi publiquement pour dénoncer ce qu’ils qualifient de dérive. « Il n’est pas admissible que l’Assurance Maladie cautionne une grande surface au détriment du réseau officinal », ont rappelé plusieurs représentants syndicaux, qui ont vu dans ce projet un nouveau signe du mépris institutionnel à l’égard des officines, déjà fragilisées par le plafonnement des remises sur les génériques.

Retrait officiel de la CPAM

Face à cette levée de boucliers, la CPAM a publié un message sur LinkedIn pour calmer la tempête. Elle y reconnaît que « le lieu choisi est effectivement tout à fait inapproprié » et annonce que l’opération prévue est annulée. Elle ajoute regretter que cette action ait pu « questionner le partenariat fort » entretenu avec les pharmaciens, et affirme vouloir « maintenir des relations de confiance » avec la profession.

Une affaire révélatrice d’un climat tendu

Si l’incident est clos, il n’en reste pas moins révélateur d’un malaise plus profond entre les institutions et la profession officinale. En pleine crise des remises, alors que les syndicats appellent à des mobilisations massives à la rentrée, cette tentative mal maîtrisée de communication en grande surface illustre le décalage croissant entre les décideurs publics et les acteurs de terrain.

À savoir !

L’animation annulée entrait dans le cadre des actions locales de promotion de Mon Espace Santé. Ce type de démarche peut être conduit dans des structures de santé ou associatives… mais pas dans une parapharmacie privée hors convention. La polémique relance le débat sur les lieux légitimes d’intervention pour les campagnes de santé publique.