Syndrome prémenstruel : l'équilibre hormonal au cœur des plantes
Et si ces jours "à fleur de peau" devenaient enfin prévisibles ? Le syndrome prémenstruel s'installe en phase lutéale puis disparaît avec les règles. À l'officine, l'approche consiste à cibler le symptôme dominant, choisir la plante ou l'huile essentielle adaptée et ajuster la cure sur 2 à 3 cycles, sans négliger les signaux d'alerte.
Repères cliniques : symptômes et limites du conseil
Le syndrome prémenstruel associe des signes physiques (crampes pelviennes, mastodynies, céphalées ou migraines, ballonnements, troubles du transit, rétention d’eau) et des signes psychiques (irritabilité, labilité émotionnelle, anxiété, baisse de l’humeur, troubles du sommeil, appétence pour le sucré).
On oriente vers le médecin en cas de douleurs intenses ou persistantes, saignements intermenstruels ou règles hémorragiques, cycles très irréguliers ou aménorrhée prolongée, dyspareunie ou suspicion d’endométriose, fièvre, amaigrissement, début tardif (> 40 ans), symptômes psychiatriques sévères (idées noires), échec après trois cycles bien conduits ou doute d’interaction médicamenteuse (contraceptifs, anticoagulants, antidépresseurs, antiépileptiques).

Cycle et SPM
Phytothérapie : les soutiens majeurs du SPM
Gattilier (V. agnus-castus)
C’est la plante de référence du syndrome prémenstruel, notamment lorsque dominent les mastodynies, l’irritabilité et l’hyperprolactinémie fonctionnelle. On recommande 28 à 52 mg/jour d’extrait sec ou liquide, pris le matin au petit-déjeuner pendant au moins trois cycles avant de conclure à l’efficacité. Prudence en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant, de trouble hypophysaire ou de protocole de FIV ; interactions possibles avec les traitements dopaminergiques ou œstrogéniques.
Achillée millefeuille (A. millefolium)
Antispasmodique du petit bassin et antalgique léger, elle apaise les crampes et les ballonnements de la phase lutéale. En infusion : 2 à 3 g pour 200 ml d’eau, à boire 2 à 3 fois par jour, ou sous forme d’extrait sec selon les notices. À éviter en cas d’allergie aux Astéracées et à manier avec prudence chez les patientes présentant un antécédent hormono-dépendant.
Alchémille (A. vulgaris)
Astringente et antispasmodique, l’alchémille complète l’achillée dans les dysménorrhées et les règles abondantes. En infusion : 3 g/200 ml, 1 à 2 fois par jour pendant la phase lutéale. Ses tanins peuvent diminuer l’absorption de certains médicaments : il vaut mieux espacer les prises orales sensibles d’au moins deux heures.
Onagre (O. biennis)
Grâce à sa richesse en acide gamma-linolénique (GLA), l’huile d’onagre agit sur la tension et la sensibilité mammaire. On conseille 1,5 à 3 g d’huile/jour (soit environ 300 à 500 mg de GLA), répartis en trois prises au cours des repas, sur une durée de 8 à 12 semaines avant réévaluation. À utiliser avec précaution en cas de traitement anticoagulant ou antiagrégant, d’épilepsie ou d’antécédent hormono-dépendant.
Safran (C. sativus)
Le safran agit favorablement sur les troubles de l’humeur et l’anxiété associés au SPM. On préconise 30 mg d’extrait standardisé/jour, pris le matin, sans association avec les antidépresseurs sérotoninergiques.
Côté aromathérapie
Certaines huiles essentielles peuvent venir en renfort des plantes, notamment sur les crampes, tensions pelviennes et irritabilité liées au syndrome prémenstruel.
- HE d’estragon (A. dracunculus)
Antispasmodique majeure du petit bassin, elle s’emploie en massage local à raison d’une goutte d’huile essentielle diluée dans quatre gouttes d’huile végétale, appliquée 2 à 3 fois par jour sur le bas-ventre pendant la période douloureuse. Son efficacité est rapide, mais l’usage doit rester ponctuel.
- HE de sauge sclarée (S. sclarea)
Connue pour son effet œstrogen-like, elle soutient la cyclicité hormonale et aide à relâcher les tensions pelviennes. On l’utilise dans les mêmes dilutions que l’estragon, en massage doux du bas-ventre. Attention : CI en cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant, de grossesse, d’allaitement ou de mastopathie.
- HE de camomille romaine (C. nobile)
Grâce à ses esters aromatiques, elle agit comme antalgique et calmant doux. En usage local ou olfactif, elle atténue la douleur associée à l’irritabilité et favorise la détente.
- HE de lavande fine (L. angustifolia)
Apaisante et équilibrante, elle complète le protocole en cas de stress, d’anxiété ou de troubles du sommeil. On peut l’appliquer localement (poignets, plexus solaire) ou l’utiliser en olfaction avant le coucher.
Naturel ≠ anodin : les plantes et huiles essentielles sont des actifs puissants soumis aux mêmes règles que les médicaments (indication, dose, contre-indications).
En cas d’antécédent de cancer hormono-dépendant ou de traitement anti-hormonal, éviter les profils œstrogen-like (HE de sauge sclarée, fenouil plante ou HE, actée à grappes noires, trèfle rouge). Le gattilier seulement sur avis spécialisé ; par prudence, onagre à proscrire.
Alternatives « neutres » : achillée millefeuille (infusion ou extrait), mélisse ou valériane ; en local, HE d’estragon (crampes) et HE de lavande fine (apaisante), toujours diluées.
Interactions et suivi : millepertuis contre-indiqué, ginkgo + anticoagulant = prudence. On valide avec l’oncologue et on réévalue après 1 à 2 cycles.
Quelles solutions proposer ?
- Feminabiane® Règles Douloureuses – PiLeJe : achillée millefeuille + gingembre + vitamine B6. 1 comprimé, 3×/j, à débuter 2 jours avant les règles et à poursuivre pendant la période douloureuse (dès 12 ans).
- Aromalgic® Cycle Menstruel – Pranarôm : gel topique aux huiles essentielles (estragon, camomille noble, lavande vraie) sur bases végétales ; massage du bas-ventre et du bas du dos 2-3×/j selon le besoin, en cures courtes (≤ 7 jours).
- Sérélys® SPM Confort – Sérélys Pharma : base non hormonale à extraits cytoplasmiques purifiés de pollens et co-facteurs ; cible humeur, fatigue, sensibilité mammaire. 2 comprimés/j sur 2 cycles, puis autour des règles selon le schéma indiqué.
- Arkogélules® Bio Achillée Millefeuille – Arkopharma : extrait de parties aériennes d’Achillea millefolium. 3 gélules/j pendant 5 jours, à commencer la veille ou le 1ᵉʳ jour des règles ; ≥ 12 ans ; éviter grossesse/allaitement et allergie aux Astéracées.