Soins après-solaires : que conseiller ?
Rougeurs, échauffements, tiraillements... Après le soleil, la peau crie souvent au secours. Pourtant, le soin après-solaire reste négligé par de nombreux patients. Véritable bouclier réparateur, il s'inscrit dans une démarche de prévention autant que de confort. En officine, on a tout intérêt à valoriser cette étape post-exposition, pour réparer, apaiser et protéger durablement la peau.

Soleil : une fausse promesse de bien-être cutané
Contrairement à une idée reçue tenace, le soleil n’est pas bénéfique pour la peau. Les rayons ultraviolets (UVA et UVB) induisent des dommages cellulaires visibles et invisibles : brûlures, vieillissement prématuré, altération des défenses immunitaires locales et risques oncogènes à long terme. Même sans érythème, l’exposition solaire affaiblit la barrière cutanée, déshydrate l’épiderme et déclenche une inflammation insidieuse. L’impact est cumulatif : chaque exposition fragilise un peu plus la peau, d’où l’intérêt d’un soin adapté dès la fin de l’exposition, même en l’absence de signe clinique évident.
Après l’exposition : réhydrater, apaiser, protéger
Le soin après-soleil hydrate, apaise, répare et restaure la barrière cutanée. Plus qu’une simple crème, il contient des actifs ciblés (aloe vera, panthénol, antioxydants…). En officine, on adapte le conseil selon la galénique et la texture souhaitée :
- Photoderm Gel-crème Après-soleil Fraîcheur de Bioderma : ce gel-crème associe des actifs hydratants comme la glycérine, le mannitol et le xylitol, des agents apaisants tels que le rhamnose et le dipotassium glycyrrhizate, ainsi qu’un extrait d’algue dorée (Laminaria ochroleuca).
- Lait Réparateur Après-Soleil de Avène : ce soin post-exposition est formulé à 98 % d’ingrédients d’origine naturelle et enrichi en Eau thermale d’Avène, reconnue pour ses propriétés apaisantes. Il contient des agents hydratants tels que la glycérine, ainsi que de l’huile de jojoba réparatrice et du glycyrrhétinate de glycyrrhizine, un dérivé de la réglisse aux vertus anti-inflammatoires.
- Anthelios Post-UV Baume Après-soleil de La Roche-Posay : ce baume lacté, enrichi en eau thermale, est formulé pour apaiser et réparer la peau sensible après une exposition solaire. Il contient de la glycérine et du panthénol pour hydrater, du beurre de karité pour nourrir et restaurer la barrière cutanée, ainsi que de l’extrait de menthe poivrée pour une sensation de fraîcheur immédiate.
Coup de soleil : apaiser, hydrater, réparer
Le coup de soleil est une brûlure cutanée induite par les UV, le plus souvent de type B. Il se manifeste généralement par une rougeur, une sensation de chaleur et une douleur au niveau de la zone exposée. Dans les cas plus sévères, des cloques peuvent apparaître, indiquant une brûlure du second degré superficiel. La prise en charge dépend de la gravité de la lésion :
- Brûlures superficielles sans cloques : après avoir rafraîchi la zone avec de l’eau tiède ou froide, il est recommandé d’appliquer une émulsion protectrice et calmante. Des produits contenant de la trolamine, comme Biafine®, sont indiqués pour hydrater la peau et favoriser la régénération tissulaire. Ces émulsions doivent être appliquées en couche épaisse, 2 à 4 fois par jour, en débordant largement de la lésion.
- Brûlures avec cloques ou étendues : en présence de phlyctènes, de douleurs intenses, de fièvre ou de signes généraux, une consultation médicale est impérative. L’application de produits topiques doit être évitée sans avis médical, et la zone brûlée doit être protégée pour prévenir toute infection.
Dans tous les cas, il est essentiel de rappeler au patient d’éviter toute nouvelle exposition solaire jusqu’à guérison complète et de bien s’hydrater. En cas de douleur, la prise d’un antalgique comme le paracétamol peut être envisagée.
Reconnaître le degré d’un érythème solaire
Rougeur simple, sans cloques, douleur modérée
Érythème léger (brûlure du 1er degré) : appliquer un lait ou gel-crème après-soleil pour réhydrater et apaiser.
Rougeur intense, peau chaude, douloureuse au toucher, sensation de brûlure persistante, sans cloques
Érythème modéré à sévère (toujours 1er degré) : conseiller une crème réparatrice type Biafine® ou OsmoSoft®, en couche épaisse plusieurs fois par jour.
Présence de cloques (phlyctènes), douleur vive, signes généraux (fièvre, céphalée, frissons)
Brûlure du 2e degré superficiel : orienter vers un médecin ou les urgences. La prise en charge dépasse le cadre officinal.
Prévenir, éduquer, fidéliser
Souvent perçu comme accessoire, le soin après-soleil joue pourtant un rôle clé : il apaise, réhydrate, limite l’inflammation et prévient le photo-vieillissement. Il ne remplace pas la crème solaire, mais la complète. C’est aussi l’occasion de réévaluer la protection utilisée : en cas de coup de soleil, l’indice était peut-être insuffisant ou mal appliqué. On peut alors conseiller un SPF 50+, voire une protection solaire anti-âge pour les peaux matures ou sujettes aux taches :
- Photoderm SPOT-AGE SPF50+ de Bioderma : gel-crème antioxydant à la vitamine C, E et Centella asiatica, qui cible les taches et les rides.
- Anthelios Age-Correct SPF50+ de La Roche-Posay : protection renforcée avec acide hyaluronique, niacinamide et phé-résorcinol.
Enfin, c’est l’occasion de proposer des produits à la sensorialité adaptée, haute tolérance, ou encore écoresponsables, pour répondre aux attentes spécifiques des patients : peaux sensibles, enfants, textures légères ou nourrissantes, formules biodégradables…