Ciel d’Azur Labs : l’exigence naturelle, de la plante au produit fini
Entretien avec Romain Linke, directeur général de Ciel d’Azur Labs, une PME provençale pionnière de l’aloé et de l’argile, qui revendique une fabrication intégralement maîtrisée et un engagement environnemental rare dans le secteur du naturel.
Une entreprise familiale, ancrée en Provence
Romain Linke : L’entreprise existe depuis plus de quarante ans. Nous concevons et fabriquons, de A à Z, des produits cosmétiques et compléments alimentaires, principalement à base d’aloé et d’un mélange argile-eau thermale. Notre site est situé à Mane, en Provence, où travaillent une trentaine de collaborateurs.
Les produits à base d’argile existent depuis plus de trente ans chez Ciel d’Azur, et la gamme à l’aloé a été lancée en 2004, à une époque où cette plante était encore méconnue du grand public.
D’où proviennent vos matières premières ?
R. L. : Nous avons noué un partenariat avec les Thermes de Digne-les-Bains, situés à une trentaine de minutes de notre site. Cela nous permet d’intégrer les bienfaits d’une véritable eau thermale dans nos soins à l’argile.

Produits à l’Argile & Eau Thermale
Concernant l’aloé vera, notre principal approvisionnement vient du Mexique, en commerce équitable, via un ancien collaborateur de Ciel d’Azur installé sur place. Ce choix nous garantit une qualité irréprochable et une traçabilité complète. Nous compensons nos transports pour conserver un bilan carbone neutre.

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Nous cultivons également une autre variété, l’aloé arborescent, sur notre propre champ au Portugal et dans une serre expérimentale en Provence. Cette culture représente environ 10 % de nos ventes actuelles.
Quels sont vos axes de recherche et d’innovation ?
R. L. : Nous consacrons chaque année un budget important à la R&D. Nous menons notamment une thèse CIFRE en collaboration avec l’université d’Aix-Marseille, portant sur un process innovant d’extraction de composants de l’aloé. L’objectif est d’éliminer efficacement les anthraquinones, molécules controversées et réglementées, tout en préservant les actifs bénéfiques.
À notre connaissance, nous sommes les seuls fabricants à base d’aloé capables d’initier une thèse universitaire pour améliorer nos procédés d’extraction.
Nous travaillons sur plusieurs nouveautés pour 2026, dont des baumes à effet chaud ou froid à base d’argile montmorillonite, ainsi qu’une nouvelle gamme d’argile sèche pour cataplasmes et masques.
Quelles garanties apportez-vous sur la qualité de votre argile ?
R. L. : Nous avons longtemps exploité une carrière locale, aujourd’hui épuisée. Nous nous approvisionnons désormais en Sardaigne, sur un site naturel restreint, loin de toute pollution. Cette argile présente une capacité d’échange ionique d’environ 80 mEq, soit une qualité supérieure à la moyenne.
Nous avons mené nos propres études avec un toxicologue externe : les métaux lourds présents dans l’argile ne sont pas biodisponibles. Ils restent encapsulés et ne présentent aucun risque cutané.
Ces travaux, validés par la DGCCRF, nous ont permis de définir des seuils internes de sécurité extrêmement stricts, même pour l’usage cosmétique.
Vos produits sont-ils entièrement fabriqués sur place ?
R. L. : C’est même plus que français : c’est provençal ! La formulation, la fabrication et le conditionnement sont effectués dans notre bâtiment. Cette maîtrise totale garantit la traçabilité et la transparence que nos clients recherchent. Quand un professionnel nous interroge sur un ingrédient ou un procédé, nous avons la réponse immédiatement.
Comment votre démarche environnementale se traduit-elle concrètement ?
Romain Linke : Nous sommes installés dans un bâtiment éco-conçu, labellisé Bâtiment Durable Méditerranéen – médaille d’or. Nous compensons l’ensemble de nos émissions incompressibles via des actions de reforestation et des projets sociétaux.
Notre bilan carbone est positif. Nous ne savons pas concevoir un produit sans nous interroger sur son impact environnemental.
Nous privilégions les emballages éco-conçus, les circuits courts et les filières équitables. C’est cette cohérence entre efficacité, naturalité et responsabilité qui fidélise nos consommateurs.
Comment débuter le référencement de la gamme en officine ?
R. L. : Nous proposons un kit d’implantation composé de 5 à 6 références best-sellers, principalement à base d’aloé, pour un budget d’environ 200 à 250 €. Cela permet de tester la dynamique sans risque, avec des rotations observées dès les premières semaines.
Pour les officines plus importantes, une implantation élargie d’une quinzaine de références permet de créer une réelle attractivité en rayon. Nos produits se situent sur des prix moyens à bas par rapport au segment du parapharmaceutique bio.
Comment résumeriez-vous l’ADN de Ciel d’Azur ?
R. L. : Ciel d’Azur, c’est une entreprise à taille humaine qui cultive sa différence : la proximité, la transparence et une recherche constante d’équilibre entre performance, naturalité et éthique. Nos produits à l’aloé et à l’argile sont bien plus qu’un soin : ils sont le reflet d’un engagement global.