Aboca, une approche « One Health » de la santé - Reportage en Toscane

Un visionnaire à l’origine d’Aboca

En 1978, Valentino Mercati achète une ferme à Sansepolcro, dans les collines toscanes, pour y cultiver des plantes médicinales. À contre-courant d’une époque dominée par la chimie, il veut démontrer que le monde végétal peut être étudié avec la même rigueur scientifique que les molécules de synthèse.

L’idée est claire : le naturel ne doit pas être une alternative approximative, mais un allié crédible de la médecine moderne.

Près d’un demi-siècle plus tard, Aboca est devenu un acteur européen majeur des dispositifs médicaux à base de complexes végétaux, toujours fidèle à cette ambition originelle.

Des champs biologiques aux standards pharmaceutiques

L’entreprise cultive aujourd’hui 1 700 hectares de plantes bio en Italie, selon les Good Agricultural and Collection Practices (GACP). Les parcelles se distinguent par le maintien de haies et d’arbres, garants de biodiversité.

Les plantes sont transformées dans l’usine 4.0 de Pistrino (40 000 m²), certifiée ISO 14001, qui fonctionne déjà à 95 % grâce aux énergies renouvelables. Des procédés innovants, développés en partenariat avec Fedegari, permettent même de nettoyer les installations sans détergents, réduisant la pollution des eaux industrielles.

Une recherche intégrée et multidisciplinaire

Aboca consacre plus de 9,5 millions d’euros par an à la recherche, mobilise 74 chercheurs et détient 32 familles de brevets. Ses équipes croisent plusieurs disciplines : génomique, transcriptomique, protéomique et métabolomique.

Cette approche systémique permet de caractériser les complexes moléculaires via une empreinte métabolomique.

Chaque lot est comparé à ce « fingerprint » de référence, garantissant la reproductibilité et la constance thérapeutique, au-delà du simple titrage en principes actifs.

Restaurer l’homéostasie plutôt que bloquer un mécanisme

L’innovation Aboca se distingue par une approche physiologique.

Là où un médicament classique agit sur une cible (« clé-serrure »), les dispositifs Aboca visent à restaurer l’équilibre global de la muqueuse.

Un exemple : dans le reflux gastro-œsophagien, un IPP bloque la pompe à protons mais met 3 à 4 jours à agir. Avec NeoBianacid (DM), un complexe polysaccharidique filmogène protège immédiatement la muqueuse et favorise sa régénération, sans perturber la sécrétion acide nécessaire à la digestion.

Même logique avec Grintuss, sirop muco-adhésif étudié en pédiatrie : il apaise la toux sans bloquer un réflexe physiologique protecteur.

Grintuss

Evidence-based et vie réelle

Les produits Aboca sont évalués par des essais cliniques, mais aussi par des études en vie réelle (Real World Evidence), intégrées au Post-Market Clinical Follow-Up (PMCF) imposé par le Règlement européen 2017/745.

Ces données reflètent l’efficacité et la sécurité en conditions réelles, y compris chez des populations souvent exclues des essais (enfants, femmes enceintes). Aboca collabore avec des hôpitaux et universités, et ses résultats sont publiés dans des revues internationales comme le American Journal of Gastroenterology, Frontiers ou Scientific Reports.

Trois domaines thérapeutiques majeurs

Le portefeuille Aboca (près de 79 produits) couvre trois grands axes :

• Respiratoire : sirops de la toux comme Grintuss, validés en pédiatrie.

• Gastro-intestinal : dispositifs de classe III comme NeoBianacid, mais aussi Metarecod (DM CE 0477), qui cible cholestérol, triglycérides et glycémie via des complexes polysaccharidiques.

• Métabolique : produits agissant sur la régulation physiologique du microbiote et des paramètres métaboliques.

One Health : au-delà du patient, l’environnement

Chez Aboca, le rapport bénéfice-risque intègre aussi l’impact environnemental. Tous les dispositifs sont conçus pour être biodégradables, et des études de biodégradabilité en attestent.

Cette exigence trouve un écho dans les politiques européennes de Green Pharmacy : la Commission européenne a déjà alerté sur la présence de métformine ou d’hormones dans les rivières, avec des effets documentés comme la féminisation des poissons.

Nous ne pouvons pas considérer un produit sûr pour l’homme si, en parallèle, il fragilise les écosystèmes

rappellent les équipes Aboca. Une vision résolument « One Health », qui séduit une nouvelle génération de patients plus sensibles à l’impact écologique de leur santé.

Culture et transmission : l’Aboca Museum

À Sansepolcro, le Musée Aboca raconte l’histoire millénaire des plantes médicinales. Herbiers, mortiers, manuscrits et collections anciennes y illustrent la continuité entre tradition botanique et innovation scientifique. Une manière de rappeler que la santé végétale n’est pas une mode, mais une culture en évolution constante.

Ce qu’il faut retenir

Avec son modèle intégré, Aboca conjugue naturalité, rigueur pharmaceutique et durabilité. En Toscane, la visite a illustré qu’une autre voie est possible : celle d’une santé « One Health », où soigner l’homme sans nuire à la planète devient une exigence scientifique autant qu’éthique.