Victoza® : clap de fin annoncé !
La nouvelle est tombée : Novo Nordisk cessera de commercialiser Victoza® (liraglutide) dans toute l’Europe d’ici fin 2026. Un arrêt stratégique, sans lien avec la sécurité, qui impose d’anticiper la transition thérapeutique des patients au comptoir.

Un arrêt annoncé par l’EMA
L’Agence européenne des médicaments (EMA) a confirmé que Novo Nordisk mettra un terme à la commercialisation de Victoza® dans l’Union européenne et l’Espace économique européen au plus tard en décembre 2026. La décision relève d’un choix stratégique de l’industriel et n’est pas motivée par des problèmes de qualité, sécurité ou efficacité.
En pratique, la disponibilité sera maintenue jusque-là, mais des tensions d’approvisionnement ponctuelles sont possibles, comme le précise une note d’information adressée aux professionnels de santé.
Contexte français : remboursement et disponibilité
En France, Victoza® est toujours commercialisé et remboursé, mais depuis février 2025 le remboursement est soumis à un formulaire spécifique de prescription, afin de renforcer la pertinence d’utilisation des analogues du GLP-1.
Par ailleurs, l’année 2024 a été marquée par de fortes tensions d’approvisionnement, ayant conduit à restreindre temporairement les initiations de traitement. Une situation partiellement rétablie en 2025, mais qui souligne la nécessité d’une vigilance continue sur la disponibilité.
Un repositionnement stratégique de Novo Nordisk
Cet arrêt s’inscrit dans un mouvement plus large de rationalisation de portefeuille. Le laboratoire concentre ses efforts sur des molécules plus récentes et à plus forte valeur thérapeutique ou commerciale, notamment Ozempic® (sémaglutide) et Mounjaro® (tirzépatide).
Dans un marché très concurrentiel des agonistes du GLP-1, la place de Victoza® devenait marginale, d’autant que sa formulation quotidienne était moins attractive que les nouvelles présentations hebdomadaires.
Quelles alternatives pour nos patients ?
La fin programmée de Victoza® impose d’anticiper dès maintenant la transition thérapeutique. Les alternatives disponibles incluent :
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Ozempic® (sémaglutide), déjà largement prescrit dans le DT2 et dont les bénéfices cardiovasculaires ont été consolidés ;
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Trulicity® (dulaglutide), autre option hebdomadaire, encore largement utilisée ;
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Mounjaro® (tirzépatide), qui combine action GLP-1 et GIP, et dont l’efficacité métabolique est supérieure dans les études récentes.
La décision de substitution relève du médecin prescripteur, mais il est crucial que nous soyons prêts, à l’officine, à accompagner nos patients dans ce changement de traitement.
Anticiper au comptoir
D’ici fin 2026, les patients traités par Victoza® vont nécessairement devoir changer de molécule. Notre rôle sera de :
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Informer et rassurer sur les raisons de l’arrêt, purement commerciales ;
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Accompagner la transition en surveillant la tolérance et l’efficacité du nouveau traitement ;
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Coordonner avec les prescripteurs pour éviter toute rupture thérapeutique.
Cet arrêt constitue aussi l’occasion de renforcer le suivi observance et de rappeler les mesures hygiéno-diététiques indispensables dans le diabète de type 2.