Nicorandil : quels risques d'ulcération ? Enquête

Depuis plus de dix ans, le nicorandil est associé à un risque d’ulcérations sévères décrites par l’ANSM comme « possiblement multiples, profondes et susceptibles de complications majeures ». Les premières alertes, lancées en 2012 puis réitérées en 2015, avaient conduit à une mise à jour des RCP et notices. Pourtant, en 2025, les signalements continuent d’arriver. Pourquoi un risque identifié de longue date demeure-t-il si actif dans les bases de pharmacovigilance ? Quels sont les angles morts ? Et que peut réellement l’officine face à ces patients à haut risque ?

Par Thomas Kassab, publié le 14 novembre 2025

Nicorandil : quels risques d’ulcération ? Enquête
Une toxicité rare, mais redoutable et trompeuse

Le nicorandil, vasodilatateur réservé aux situations d’angor stable non contrôlé par les traitements de première intention, est prescrit à une population souvent fragile : sujets âgés, polymédiqués, parfois porteurs d’une maladie diverticulaire ou d’autres pathologies chroniques. Ce contexte rend la lecture clinique plus complexe : les complications (fistules, perforations, hémorragies digestives) surviennent parfois après des années de traitement, brouillant la temporalité et retardant l’attribution au médicament.

Le caractère multifocal des ulcérations est un autre facteur de confusion. Certaines débutent par des lésions buccales banales, d’autres par une rougeur oculaire persistante ou une plaie cutanée isolée. À ce stade, ni le...

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