La campagne bronchiolite démarre : guide pratique pour l’officine
La campagne nationale 2025-2026 de prévention contre le virus respiratoire syncytial (VRS) débute ce 1er septembre en métropole et dans plusieurs territoires ultramarins. Entre vaccination maternelle (Abrysvo) et immunisation passive des nourrissons (Beyfortus), les pharmaciens sont au cœur du dispositif. Rappel des modalités pratiques.

Un calendrier échelonné selon les territoires
Après un lancement anticipé en Guyane dès le 1er août, la campagne démarre aujourd’hui en métropole, à La Réunion, en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Mayotte suivra le 1er octobre. Objectif : protéger au plus tôt les nouveau-nés face à la vague épidémique de bronchiolite attendue chaque hiver.
Option 1 : vaccination maternelle par Abrysvo
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Indication : femmes enceintes entre 32 et 36 semaines d’aménorrhée.
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Conditions : délai minimal de 14 jours avant la naissance pour garantir une transmission optimale des anticorps au fœtus.
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Modalités officinales : prescription et administration possibles à l’officine.
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Prise en charge : 100 % au titre du régime maternité.
Option 2 : immunisation passive par Beyfortus
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Indication : tous les nourrissons au cours de leur première saison d’exposition au VRS, sauf si la mère a reçu Abrysvo.
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Posologies :
• 50 mg/0,5 ml pour < 5 kg
• 100 mg/1 ml pour ≥ 5 kg -
Pratique courante : administration en maternité dans les jours suivant la naissance ; une dose de rattrapage peut être effectuée en ville pour les enfants nés à partir de février 2025.
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Acteurs habilités : médecins, sages-femmes, infirmiers, services de PMI.
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Remboursement : pris en charge à 30 % par l’Assurance maladie.
Quand privilégier Beyfortus ?
Les recommandations ne hiérarchisent pas les deux options, mais l’immunisation passive est à privilégier dans trois cas précis :
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si la vaccination maternelle risque d’être inefficace (prématurité, délai <14 jours entre injection et naissance),
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en cas de nouvelle grossesse après une précédente vaccination Abrysvo,
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chez les femmes immunodéprimées.
Des chiffres encourageants
Lors de la campagne 2024-2025, plus de 352 000 doses de Beyfortus ont été prises en charge en ville et en établissements de santé. Côté vaccination maternelle, plus de 91 000 doses d’Abrysvo ont été délivrées en officine. Des résultats jugés positifs par les autorités sanitaires, qui espèrent une couverture encore plus large cette saison.
À retenir pour l’officine
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Anticiper les commandes : les deux produits sont disponibles depuis l’été.
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Informer les patientes enceintes : proposer Abrysvo en priorité au 8ᵉ mois de grossesse.
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Orienter les jeunes parents : rappeler les modalités de Beyfortus, notamment les conditions de remboursement et la possibilité de rattrapage en ville.
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Vigilance cumul : pas de double protection (Abrysvo + Beyfortus) pour un même enfant.
À savoir !
Un troisième produit, le palivizumab (Synagis®), reste indiqué pour certains nourrissons à très haut risque (grands prématurés, pathologies cardiaques ou pulmonaires sévères). Son usage est réservé au cadre hospitalier.