Bientôt un nouvel entretien pharmaceutique ?
L’idée avance depuis plusieurs mois dans les échanges entre la profession et l’Assurance maladie : créer un entretien pharmaceutique dédié au diabète de type 2, sur le modèle des dispositifs déjà existants pour les AVK, l’asthme ou la chimiothérapie orale. Rien n’est encore acté, mais le projet se structure rapidement - au point qu’un déploiement à l’automne 2026 est désormais évoqué.
Un enjeu de santé publique massif
Le diabète de type 2 concerne plus de quatre millions de personnes en France. Une pathologie chronique longtemps silencieuse, dont les complications – cardiovasculaires, rénales, oculaires – sont largement corrélées à l’observance thérapeutique et à l’équilibre glycémique.
Dans ce contexte, l’implication renforcée de l’officine apparaît comme un levier logique : proximité, suivi au long cours, capacité à détecter les difficultés d’adhésion ou les erreurs d’utilisation des traitements.
Vers un entretien structuré autour de sept axes
Les échanges entre syndicats et CNAM ont permis de dégager un schéma d’accompagnement articulé autour de sept thématiques :
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compréhension de la pathologie ;
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traitements ;
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observance ;
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suivi pour prévenir les complications ;
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complications existantes ;
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hygiène de vie et alimentation ;
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activité physique.
Le principe serait identique aux entretiens existants : un entretien initial, réalisé dans un espace de confidentialité, pour identifier les besoins du patient ; puis, au fil de l’année, un nombre limité d’axes d’accompagnement à travailler en priorité.
Adhésion et pédagogie : un point clé
La CNAM en aurait fait un axe de travail majeur : comment garantir que les patients – et les équipes officinales – s’approprient réellement ce nouveau dispositif ?
Une campagne d’information grand public et professionnel est envisagée, avec une vidéo pédagogique, suivie d’un accompagnement terrain par les délégués de l’AM.
Rémunération : une négociation à venir
C’est le volet encore totalement ouvert. La rémunération devrait logiquement s’aligner sur les grilles existantes pour les autres entretiens pharmaceutiques, mais les montants et les modalités ne sont pas encore validés.
La question du nombre de thèmes activables par an reste également à trancher.
Des initiatives locales qui préfigurent la future mission
Certaines régions, comme le Grand Est, ont déjà expérimenté des entretiens rapides de sensibilisation auprès de patients DT2, portés par les URPS.
Ces démarches restent distinctes du futur dispositif national, mais elles montrent l’intérêt – et la faisabilité – d’un accompagnement officinal structuré autour du diabète.
2026 : une date à surveiller
À ce stade, rien n’est gravé dans le marbre :
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le calendrier n’a pas encore été officialisé,
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les modalités pratiques sont en cours de construction,
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la rémunération reste à négocier.
Mais, le mouvement est lancé, et la volonté de renforcer le rôle de l’officine dans le contrôle du diabète de type semble largement partagée.
Si tout se déroule comme prévu, l’automne 2026 pourrait marquer l’arrivée d’une nouvelle mission phare pour les pharmacies françaises.