Atropine collyre : le 0,3 % disparaît, le 0,5 % prend le relais chez le nourrisson
L’ANSM alerte sur la fin de commercialisation de l’Atropine Alcon 0,3 % collyre fin 2025, en raison de la convention de Minamata qui interdit l’usage des dérivés mercuriels. En pratique, il faudra désormais recourir au collyre d’atropine 0,5 %, y compris chez les nourrissons et enfants de moins de 3 ans. Un usage possible, mais strictement encadré

Un changement dicté par la réglementation internationale
Le laboratoire Alcon a annoncé l’arrêt de l’Atropine 0,3 % collyre fin 2025. Ce dosage était jusqu’ici privilégié en pédiatrie, notamment chez les moins de 3 ans. La décision découle de la mise en conformité avec la convention de Minamata, qui proscrit les conservateurs à base de mercure, comme le nitrate phénylmercurique contenu dans cette spécialité.
Le relais par le collyre 0,5 %
Faute d’alternative disponible à 0,3 %, l’ANSM, en concertation avec la SFO et le CNP d’ophtalmologie, recommande désormais l’usage du collyre d’atropine 0,5 % chez les nourrissons et jeunes enfants. La limite fixée est claire : pas plus d’1 goutte par œil et par jour. Ce schéma est déjà en vigueur dans plusieurs pays européens.
Un encadrement strict de l’utilisation
L’atropine 0,5 % doit être administrée sur de courtes durées, selon l’indication :
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Cycloplégie pour examen de réfraction : traitement limité à quelques jours.
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Autres indications (uvéites, post-chirurgie) : traitement sur quelques semaines maximum.
La surveillance clinique est indispensable, en particulier chez le nourrisson.
Risques indésirables à connaître
L’atropine, quel que soit le dosage, peut provoquer : tachycardie, agitation, confusion, somnolence, vertiges, céphalées, vomissements, constipation voire occlusion. Un passage systémique accidentel peut entraîner des effets graves, parfois mortels, notamment digestifs, cardiovasculaires ou neurologiques.
Pour réduire ce risque, il est essentiel de respecter les recommandations d’administration du RCP, notamment l’occlusion des points lacrymaux après instillation.
Attention aux erreurs de dosage
La coexistence de différents dosages (0,3 %, 0,5 %, 1 %) expose à des erreurs. L’ANSM recommande de limiter la présence simultanée de plusieurs flacons dans un même service et d’exiger une double vérification du dosage inscrit sur l’étiquette avant administration.
Conseils aux parents
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Respecter la prescription et ne jamais dépasser la posologie d’1 goutte par œil/jour.
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Lire attentivement la notice et demander conseil au médecin ou au pharmacien en cas de doute.
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En cas d’effet indésirable grave (agitation sévère, troubles digestifs, malaise), rincer abondamment l’œil et contacter immédiatement un médecin ou le centre antipoison.
Et demain ?
En attendant une éventuelle alternative sans mercure adaptée aux plus jeunes, l’atropine 0,5 % devient la seule option disponible en pratique courante pour les moins de 3 ans. Une évolution qui impose vigilance, suivi rapproché et conseil officinal renforcé.