ALPRESS L.P. tire sa révérence : une transition thérapeutique à anticiper

À compter du 1er septembre 2025, les spécialités ALPRESS L.P.® 2,5 mg et 5 mg (prazosine LP) seront retirées du marché. Une réévaluation des traitements s’impose.

Par Thomas Kassab, publié le 29 juillet 2025

ALPRESS L.P. tire sa révérence : une transition thérapeutique à anticiper

Un retrait progressif mais définitif

Pfizer a annoncé l’arrêt de commercialisation des spécialités ALPRESS L.P.® (chlorhydrate de prazosine) à libération prolongée, aux dosages de 2,5 mg et 5 mg. Ce retrait sera effectif le 1er septembre 2025, bien que des stocks soient disponibles jusqu’à leur date de péremption (mars ou juin 2027 selon les présentations). Cette décision concerne directement les patients traités pour hypertension artérielle, pour lesquels une reprise en main thérapeutique est indispensable.

Une molécule bien connue des prescripteurs

La prazosine est un alpha-bloquant de première génération, indiqué dans le traitement de l’HTA, notamment en cas de résistance ou d’association thérapeutique. Moins prescrite aujourd’hui face aux recommandations actuelles favorisant les IEC, ARA2, inhibiteurs calciques ou diurétiques thiazidiques, elle reste utilisée dans certains contextes particuliers : hypertrophie bénigne de la prostate, syndrome de Raynaud ou HTA secondaire. L’arrêt de la forme LP risque de perturber les équilibres thérapeutiques établis de longue date.

Quelles alternatives proposer ?

Les alternatives de même classe comprennent notamment l’urapidil ou la doxazosine, également alpha-bloquants à visée antihypertensive. D’autres classes peuvent être envisagées en fonction du profil patient, de la tolérance et du niveau tensionnel ciblé. Les recommandations de la HAS, de la SFHTA ou de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) guident la hiérarchisation des traitements. Le relais thérapeutique doit s’accompagner d’une surveillance clinique étroite, notamment pour prévenir un effet rebond tensionnel.

Un rôle actif à l’officine

À l’officine, nous devons être vigilants face à toute ordonnance mentionnant ALPRESS L.P.® et inviter à un retour vers le médecin en cas de renouvellement. Il est utile d’informer les patients du retrait progressif, d’accompagner la transition vers une nouvelle molécule, et d’alerter en cas d’effet indésirable ou de déséquilibre tensionnel. La continuité du suivi tensionnel est cruciale durant cette phase d’ajustement. En cas de doute, l’appui du dossier pharmaceutique et la concertation interprofessionnelle permettent une meilleure sécurisation.

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