Convention pharmaceutique : très proche d’une signature ?

Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance-maladie (Cnam), réalisera-t-il la passe de deux ? Après que la nouvelle convention médicale ait été paraphée mardi dernier par cinq syndicats médicaux, le texte du volet économique de la convention pharmaceutique, à quelques ajustements près, est prêt à la signature.

Jacques Nadel, publié le 06 juin 2024

Convention pharmaceutique : très proche d’une signature ?

Loin d’être idéal, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pourrait néanmoins apposer son paraphe, sous réserve que son président soit mandaté par son conseil d’administration demain, vendredi. A l’inverse, peut-être, de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui n’approuve pas le texte actuel, estimant que la « proposition de la Cnam va tuer le réseau ».

Biosimilaires : déblocage sur les remises commerciales

La rudesse de la multilatérale du 5 juin entre les syndicats d’officinaux et le DG de la Cnam a laissé la place à une satisfaction mesurée du syndicat majoritaire en découvrant que le texte de la convention ouvre la porte aux remises commerciales sur la substitution « biosimilaires » et « médicaments hybrides » et à la l’égalité des marges entre princeps et leurs copies. Une avancée confirmée le jour même, lors d’une réunion en fin de journée au ministère de la santé entre les syndicats et Frédéric Valletoux, en personne.

Pas loin du milliard

« On n’est pas loin du compte », explique Philippe Besset, président de la FSPF, rappelant au passage que l’accord sur la convention pharmaceutique de 2012 avait été obtenu grâce au partage d’économies générées par la substitution « génériques ».  

Il y aurait donc au total 215 M€ de revalorisation d’honoraires de dispensation, plus de 300 M€ récupérés lors du prochain PLFSS au titre de la régulation des prix sur le médicament, et entre 200 à 250 M€ supplémentaires avec l’ouverture sur les remises « biosimilaires et hybrides ». Soit au total, au mieux, entre 750 et 800 M€.

Le temps plus précieux que l’argent

De deux choses l’une. « Soit on prend ce qui est actuellement sur la table des négociations et les partenaires conventionnels se revoient en 2026, comme le prévoit la clause de revoyure afin de préparer également l’avenant économique de 2028, soit on ne signe pas et le prochain rendez-vous avec l’Assurance maladie ne sera qu’en mai 2027 », expose Philippe Besset, peu disposé à prendre le risque de perdre deux ans sans aucune revalorisation de la rémunération.