Suspension des remises : un calcul politique lié à la vaccination Covid ?

La suspension de trois mois du plafonnement des remises sur les génériques est-elle vraiment un signe d’ouverture ou une manœuvre stratégique du gouvernement ? Dans les rangs officinaux, certains y voient surtout un moyen d’éviter une paralysie de la campagne de vaccination automnale.

Par Thomas Kassab, publié le 26 septembre 2025

Suspension des remises : un calcul politique lié à la vaccination Covid ?

Un report qui interroge

Annoncée le 24 septembre par le Premier ministre Sébastien Lecornu, la suspension de l’arrêté sur les remises commerciales devait être interprétée comme un geste de dialogue envers les pharmaciens. Officiellement, il s’agit de se donner du temps pour conduire une mission « flash » sur le circuit du médicament. Mais dans les coulisses, une autre hypothèse circule : et si ce délai n’avait pour but que d’assurer la disponibilité des officines pour la campagne de vaccination contre la grippe et le Covid ?

Le spectre d’un blocage vaccinal

Depuis l’annonce du plafonnement à 30 % sur les génériques (et 15 % sur les biosimilaires), la profession a multiplié les menaces d’actions fortes : fermetures symboliques, arrêts de gardes, suspension de PDA… et même la possibilité d’un boycott de la vaccination Covid. Dans un contexte de reprise épidémique redoutée cet automne, le gouvernement ne pouvait pas prendre le risque d’un front officinal démobilisé.

Une « victoire d’étape », vraiment ?

Le retour provisoire au plafond de 40 % donne trois mois de respiration au réseau, mais il ne résout rien sur le fond. Beaucoup de pharmaciens jugent la mesure comme un simple trompe-l’œil : une fois la campagne vaccinale passée, la baisse des remises pourrait être imposée sans concession.

La question de fond

La suspension actuelle est-elle un cadeau politique ou une stratégie pour gagner du temps ? Les syndicats, eux, insistent : la mobilisation doit se poursuivre, faute de quoi la mesure sera appliquée au 1er janvier 2026. La vraie bataille reste à mener.