Remises génériques : l’arrêté suspendu, la profession souffle !

Un arrêté suspendu, la pression maintenue

Le texte publié au Journal officiel suspend « pour une durée minimale de trois mois pouvant être prolongée » l’arrêté du 4 août 2025, qui prévoyait un abaissement progressif du plafond des remises génériques : 40 % aujourd’hui, 25 % à l’horizon 2028.
Résultat : les baisses successives sont abrogées, et le plafond reste fixé à 40 %, au moins jusqu’à la fin de l’année.
Un passage « à titre transitoire » à 30 % est toutefois inscrit au 1er janvier 2026. L’USPO entend peser pour que cette étape soit purement et simplement abandonnée.

“Suspension contre suspension”

Dans la foulée, l’USPO annonce la suspension du mouvement de mobilisation engagé depuis l’été.
« Le deal, c’est suspension contre suspension », explique le syndicat, précisant que le combat reprendra dès que les négociations conventionnelles s’ouvriront.
Objectif : obtenir un nouvel avenant à la convention pharmaceutique pour corriger les déséquilibres économiques pointés dans l’avenant n° 1, que l’organisation avait refusé de signer.

Une mission IGAS-IGF pour auditer le circuit du médicament

L’autre avancée saluée par l’USPO concerne la publication prochaine de la lettre de cadrage de la mission conjointe IGAS-IGF, chargée d’« analyser objectivement les flux financiers du circuit de distribution du médicament ».
Une étape cruciale pour documenter les marges réelles du réseau officinal et étayer les futures discussions avec le ministère et le CEPS.

Biosimilaires : le plafond à 15 % confirmé

Le nouvel arrêté ne modifie pas la mesure instaurée en août : les remises sur les biosimilaires substituables restent plafonnées à 15 %.
L’USPO maintient sa vigilance sur ce sujet, qu’elle juge « stratégique pour le développement d’une filière substituable viable et équitable ».

Une mobilisation saluée par la profession et les élus

Pierre-Olivier Variot a tenu à remercier « l’ensemble des pharmaciens d’officine qui ont tenu bon », notamment lors du mouvement d’ampleur du 16 août.
Selon le syndicat, cette action a permis de sensibiliser les décideurs politiques avant la rentrée parlementaire.
« Des élus de tous bords ont compris les enjeux économiques et sociaux de cette mesure », se félicite l’USPO, qui y voit une reconnaissance politique accrue du rôle du pharmacien de proximité.

“Une première victoire, mais pas la dernière”

Le Conseil d’administration de l’USPO réaffirme sa ligne : aucune baisse, même minime, du plafond des remises ne sera acceptée.
« Nous avons gagné une première manche. Gardons nos forces pour la suite », conclut le communiqué, appelant la profession à rester soudée et vigilante jusqu’à la signature d’un nouvel accord.