Remise des génériques : L’USPO refuse une solution « fragile »
La ministre de la Santé a annoncé la prolongation jusqu’à fin 2026 de la suspension de l’arrêté du 4 août qui porte sur le plafonnement des remises sur les génériques. Pour le syndicat USPO, il s’agit d’un sursis, et seule une loi pourrait selon lui garantir la stabilité économique du réseau officinal.
Une décision jugée provisoire par l’USPO
Dans la nuit du 4 au 5 novembre 2025, l’État a confirmé qu’un nouvel arrêté prolongerait la suspension de la baisse des plafonds de remise sur les génériques jusqu’au 31 décembre 2026.
Le syndicat USPO note que cette mesure « évite le pire », mais la qualifie de « tentative de diversion ». Pour lui, la « solidité de la loi et du débat démocratique » doit primer sur une simple décision réglementaire. L’USPO rappelle, par ailleurs, les arbitrages de l’été qui, selon lui, ont été défavorables aux officines.
Vers une inscription législative : entre espoir et incertitude
L’USPO s’appuie sur un amendement adopté en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Celui-ci prévoit d’inscrire dans la loi un plafond de 40 % pour les génériques et hybrides, et de 20 % pour les biosimilaires. Toutefois, cette adoption ne suffit pas à en faire une mesure définitive : l’amendement doit encore être validé en séance plénière, puis au Sénat.
Le syndicat espère que ces dispositions seront maintenues dans la version finale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Il y voit un moyen d’empêcher que les conditions économiques des génériques soient modifiées uniquement par arrêté.
Travailler sur un modèle économique durable
En parallèle, l’USPO indique avoir lancé des consultations avec les acteurs de la chaîne du médicament pour entamer une refonte de la rémunération des officines, une démarche qu’il réclame depuis trois ans.
Dans sa tribune intitulée « PLFSS 2026 : améliorer le modèle économique des pharmacies et renforcer le maillage officinal », le syndicat rappelle le rôle clé des pharmacies dans la prévention, la permanence des soins et la couverture territoriale. Il avertit que fragiliser le réseau officinal dans certains territoires renforcerait la « fracture sanitaire ».
L’USPO appelle tous les élus de la République à signer dès maintenant la Tribune.
Divergences syndicales et dynamique de mobilisation
De son côté, la FSPF privilégie une approche plus progressive : elle souhaite attendre les conclusions des inspections IGF/IGAS sur l’impact des remises génériques avant de déposer des amendements. L’USPO adopte une posture plus énergique.
Dans certaines régions, comme dans les Bouches-du-Rhône, la section locale a déjà annoncé un préavis de grève pour la période du 26 décembre au 1er janvier 2026, exigeant l’inscription législative des plafonds.
Au-delà de ces différences stratégiques, l’enjeu reste identique : garantir la viabilité économique des officines. Pour l’USPO, la prolongation jusqu’à fin 2026 est un sursis nécessaire, mais la seule garantie durable réside dans une loi adoptée après débat parlementaire.