Pharmaciens en alerte : la FSPF déclare la mobilisation générale

5 milliards d’euros d’économies : vers une austérité sanitaire ?

Le plan d’économies annoncé par François Bayrou pour 2026 est massif : plus de 40 milliards d’euros, dont 5 milliards pour la santé. « Un appel à la responsabilité que nous comprenons, mais sans projet structurant ni assise politique », pointe Philippe Besset. Pour la pharmacie, le couperet tombe dès 2025 avec le plafonnement des remises commerciales à 30 % pour les génériques et à 15 % pour les biosimilaires. Une décision imposée par Matignon à Bercy, en dépit de l’avis du ministère de la Santé.

Une décision jugée « injuste, inefficace et inapplicable »

La FSPF dénonce une perte sèche de 250 millions d’euros pour les officines, non compensée par le marché des biosimilaires, encore balbutiant. « Les plus fragiles seront les premières touchées : les pharmacies rurales, éloignées des centres hospitaliers, où l’accès aux biosimilaires est restreint », alerte le syndicat.

Pire encore, l’application serait techniquement floue : l’arrêté n’est pas encore publié, la date d’entrée en vigueur reste incertaine (1er août ? 1er octobre ?) et la reprogrammation des systèmes d’approvisionnement prendrait plusieurs semaines.

L’arme lourde : une mobilisation progressive mais massive

L’Assemblée générale extraordinaire de la FSPF a voté une série d’actions coup de poing :

• Grève des gardes renforcée : maintien du service mais sans capitation.

• Mobilisation nationale le 18 septembre : fermeture complète des officines et manifestations.

• Fermeture des pharmacies tous les samedis à partir du 27 septembre jusqu’à obtention d’un recul du gouvernement.

• Suspension de la PDA pour les EHPAD si la mesure persiste : « Ce sont les génériques qui permettent de financer ce service. Sans marge, il devient intenable. »

• Campagne d’affichage, tracts, pétitions et actions de communication à venir pour sensibiliser patients et décideurs.

Franchises au comptoir : ligne rouge franchie

Autre motif d’indignation : le projet de récupération des franchises directement en officine, à hauteur de 1 € par boîte. « Il est hors de question de transformer le pharmacien en percepteur de l’État », martèle Besset. Dénonçant une mesure injuste pour les patients chroniques, il prévient : « Nous n’installerons pas de tirelire au comptoir. »

Objectif 40 % maintenu

La FSPF maintient sa ligne rouge : le plafond des remises génériques doit rester à 40 %. Toute proposition alternative sera soumise à l’Assemblée générale. « Aucune réforme perdante ne sera signée », rappelle Philippe Besset, qui appelle à l’unité syndicale et au soutien des groupements pour un front commun face au gouvernement.

À savoir

Une réforme du plafond des remises peut entraîner un écoulement déficitaire des stocks de génériques déjà négociés à 40 %. Prudence donc sur les surstocks avant la parution officielle de l’arrêté.