Mobilisation historique des pharmaciens : grève générale le 22 juillet
Sous tension depuis plusieurs mois, les officines d’Île-de-France entrent dans une phase de mobilisation sans précédent. Après la manifestation du 1er juillet, les syndicats appellent à une grève générale le 22 juillet, suivie d’une manifestation familiale le 14 septembre. À l’origine de cette fronde : la baisse des remises génériques, la fragilisation économique du réseau officinal et l’absence de réponses structurelles de la part des autorités sanitaires.

Un cri d’alerte pour l’avenir de la pharmacie de proximité
Les syndicats URPS Pharmaciens Île-de-France, FSPF IDF, USPO IDF et SPE lancent un appel solennel à l’ensemble des pharmaciens franciliens : il est temps de hausser le ton. Selon eux, les signaux sont au rouge : les fermetures d’officines s’accélèrent, les charges explosent, les marges s’érodent, et les jeunes diplômés désertent l’exercice officinal.
« Marre de subir. Il est temps d’agir », martèle l’intersyndicale.
Le 1er juillet dernier, plus de 3 000 professionnels de santé se sont rassemblés devant le ministère de la Santé. Une démonstration de force qui a permis d’obtenir un moratoire temporaire jusqu’au 1er août sur la baisse des remises génériques. Mais ce répit est jugé insuffisant : aucun plan de sauvegarde n’a été annoncé.
Le programme de la mobilisation
Grève générale le 22 juillet 2025
Toutes les officines d’Île-de-France sont appelées à fermer leurs portes pour 24h, dans un mouvement coordonné de grève. Un événement symbolique sera organisé à Paris :
l’enterrement de la pharmacie de proximité, devant le ministère de la Santé, avec une pancarte portant l’inscription :
« Ci-gît la pharmacie de proximité ».
Grande manifestation le dimanche 14 septembre
Cette deuxième mobilisation s’annonce plus large encore. Elle se veut citoyenne et familiale, rassemblant pharmaciens, préparateurs, étudiants, patients et élus locaux. L’objectif : défendre un maillage de santé de proximité menacé, dans une ambiance revendicative mais conviviale.
Trois lignes rouges à ne pas franchir
Les syndicats alertent sur des menaces directes pour le système de santé :
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💣 Danger pour le maillage officinal : 1 000 officines pourraient fermer d’ici 2026, selon les estimations syndicales. Les zones rurales, les QPV et les banlieues fragiles seraient les plus touchées.
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📉 Danger pour l’emploi : 20 000 postes (pharmaciens adjoints, préparateurs, étudiants, personnels de back-office) sont aujourd’hui considérés comme menacés par effet domino.
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🚧 Danger pour l’accès aux soins : au phénomène des déserts médicaux pourrait s’ajouter celui des déserts pharmaceutiques, remettant en cause l’accès aux traitements, aux conseils de santé et à la dispensation sécurisée du médicament.
Maintenir la pression tout l’été
Si les premières actions ont fait réagir les pouvoirs publics (30 parlementaires sont déjà venus échanger dans le « village des pharmaciens trahis »), la vigilance reste de mise.
« Ce n’est pas le moment de relâcher la pression. Le gouvernement doit comprendre que nous ne sommes pas un coût, mais une chance pour le système de santé », insiste l’URPS IDF.
De nouvelles actions ciblées (tribunes, flash mobs, rencontres avec les élus, opérations symboliques) pourraient être organisées tout au long de l’été, avant un automne potentiellement explosif si les revendications ne sont pas entendues.
Ce que demandent les syndicats
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Un moratoire durable sur la baisse des remises génériques
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Un plan de soutien économique à l’officine de proximité
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Une revalorisation des missions et actes officinaux
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Une vraie concertation avec les représentants de la profession
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Une sanctuarisation du maillage officinal dans les politiques de santé publique