« La santé va se rebeller » : Laurent Filoche de l'UDGPO appelle à faire plier le gouvernement

Face au plafonnement des remises sur les génériques, Laurent Filoche, président de l’UDGPO, appelle à une mobilisation historique. Il convoque l’exemple des médecins contre Alain Juppé en 1995, et refuse toute logique de compromis.

Par Thomas Kassab, publié le 25 juillet 2025

« La santé va se rebeller » : Laurent Filoche de l’UDGPO appelle à faire plier le gouvernement

« Nous refusons la logique du moins pire »

À ses yeux, c’est une ligne rouge. La proposition gouvernementale d’un plafond à 33 % pour les remises sur les génériques et 15 % sur les biosimilaires est inacceptable.

« Notre objectif est clair : faire plier le gouvernement. Nous ne voulons pas d’un moindre mal, nous voulons un changement de cap. Nous ne laisserons pas détruire la pharmacie. »

Selon Laurent Filoche, la colère est profonde, enracinée dans des années de dégradation silencieuse : « La profession est exsangue. Cette fois, nous n’accepterons pas ! »

Une mobilisation unitaire, rare et puissante

Si le ton de l’UDGPO est résolument frontal, il s’inscrit dans un mouvement collectif rarement observé.

« La profession parle d’une seule voix. C’est inédit. »

Pour Laurent Filoche, cette unité donne du poids à la mobilisation à venir. « Ce n’est pas une grogne isolée. C’est une alerte générale. Le gouvernement devrait comprendre qu’on ne s’oppose pas à 20 000 pharmaciens sans conséquences. »

« Ce gouvernement tombera, comme Alain Juppé en 1995 »

Laurent Filoche convoque une séquence marquante de l’histoire sociale française : la grande mobilisation contre le plan Juppé en 1995.

« À l’époque, les médecins ont fait reculer le gouvernement. Nous allons faire de même. Le gouvernement a choisi d’arbitrer contre la santé. Ce sera son erreur. »

Le 15 décembre 1995, sous la pression des professionnels de santé et d’un mouvement social massif, Alain Juppé avait dû retirer sa réforme. Si besoin est, l’UDGPO est prêt à reproduire un tel scénario.

Un mois d’août sous tension, un septembre de rupture

Le syndicat ne compte pas attendre la rentrée pour agir. Des courriers ont déjà été adressés à tous les parlementaires. Les relais territoriaux sont mobilisés. « Ils ont voulu faire passer tout cela discrètement en juillet. Nous ne les attendrons pas en septembre. »

« Ce n’est pas la pharmacie qui va plier, c’est le gouvernement. »

Laurent Filoche appelle à maintenir la pression et à envisager des actions fortes : fermetures symboliques, arrêt des gardes, grève des PDA, voire mouvement national coordonné. « Le gouvernement doit comprendre qu’il n’aura pas de retour au calme tant qu’il n’aura pas reculé. »