« Hors-AMM, il faut sortir la psychiatrie de la zone grise » : interview exclusive de Fabien Bruno

Alors que les ruptures en psychiatrie s’enchaînent et que les prescriptions hors AMM se multiplient faute d’alternatives validées, une tribune publiée dans Le Monde alerte sur un angle mort du système : de nombreuses molécules anciennes, pourtant efficaces et largement documentées, restent limitées à des indications trop étroites dans leur AMM, créant une zone grise pour les prescripteurs, les pharmaciens et les patients. Fabien Bruno, pharmacien titulaire du préparatoire Delpech à Paris et co-signataire de la tribune, décrypte les conséquences de ce décalage entre réglementation et pratique clinique, et appelle les autorités à sécuriser ces usages.

Par Thomas Kassab, publié le 25 novembre 2025

« Hors-AMM, il faut sortir la psychiatrie de la zone grise » : interview exclusive de Fabien Bruno
Quel est aujourd’hui le principal obstacle d’accès aux traitements anciens ? Fabien Bruno : Beaucoup de molécules anciennes n’ont été développées que pour une indication précise, celle inscrite dans leur AMM. Les médecins les utilisent pourtant dans d’autres indications bien documentées, reconnues dans la littérature scientifique. Le problème, c’est que dès que l’on sort du texte de l’AMM, la prescription est considérée comme hors-AMM et ne devrait plus être remboursée. Si l’on appliquait strictement la règle, une large partie des traitements courants deviendrait non remboursable. Pourquoi l’AMM est-elle parfois confondue avec le remboursement ? F. B. :  Parce que beaucoup de professionnels associent encore l’AMM à une forme d’homologation globale. Or, l’AMM ne sert qu’à reconnaître un produit comme un médicament, avec ses indications et sa posologie. Elle ne dit rien du...

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