Grippe : l’épidémie s’installe

À la mi-décembre, les indicateurs de surveillance confirment une installation progressive mais franche de l’épidémie de grippe en France métropolitaine. Les données issues du réseau Sentinelles et des bulletins hebdomadaires de Santé publique France montrent une augmentation continue des consultations pour syndromes grippaux, dans un contexte de circulation active des virus respiratoires hivernaux.

Par Thomas Kassab, publié le 19 décembre 2025

Grippe : l’épidémie s’installe

Une hausse confirmée des consultations en ville

Selon les dernières données consolidées disponibles au 16-17 décembre, le taux d’incidence des syndromes grippaux observés en médecine générale est en augmentation par rapport aux semaines précédentes. Cette progression concerne l’ensemble des classes d’âge, avec une activité particulièrement marquée chez les enfants et les adolescents, comme observé classiquement en début de vague épidémique.

Le réseau Sentinelles rapporte une dynamique ascendante régulière, compatible avec une entrée en phase épidémique dans plusieurs régions. Les cartes de surveillance montrent une extension géographique de l’activité grippale, traduisant une diffusion désormais nationale.

Urgences et hospitalisations également en hausse

Les indicateurs hospitaliers suivis par Santé publique France vont dans le même sens. Les passages aux urgences pour infections respiratoires aiguës, dont la grippe fait partie, sont en augmentation depuis plusieurs semaines. Les hospitalisations associées progressent également, notamment chez les personnes âgées et les patients à risque de complications.

Dans ses derniers bulletins, Santé publique France souligne que la grippe s’inscrit dans un contexte de co-circulation avec d’autres virus respiratoires (COVID-19, bronchiolite), contribuant à une pression accrue sur le système de soins en cette période hivernale.

Une circulation virale dominée par les virus grippaux de type A

Sur le plan virologique, les prélèvements analysés confirment une circulation majoritaire de virus grippaux de type A, situation fréquemment associée à des saisons plus marquées sur le plan clinique. Les analyses se poursuivent afin de suivre l’évolution des souches en circulation et leur adéquation avec la composition vaccinale de la saison.

À ce stade, aucun signal officiel ne suggère une virulence inhabituelle, mais la dynamique actuelle plaide pour une vigilance renforcée, en particulier chez les populations fragiles.

Messages clés à relayer à l’officine

Dans ce contexte, plusieurs messages pratiques restent essentiels au comptoir :

  • Vaccination antigrippale : elle demeure recommandée chez les personnes à risque et leurs entourages, même en cours de saison.
  • Repérage des signes de gravité : fièvre élevée persistante, altération rapide de l’état général, dyspnée, confusion, décompensation d’une pathologie chronique.
  • Mesures barrières : lavage des mains, port du masque en cas de symptômes respiratoires, limitation des contacts avec les personnes fragiles.
  • Rappel du bon usage des traitements : le paracétamol reste l’antalgique-antipyrétique de référence ; les antibiotiques n’ont pas d’indication dans la grippe non compliquée.

Une situation appelée à évoluer dans les prochaines semaines

Les autorités sanitaires rappellent que les données publiées à la mi-décembre correspondent à des semaines déjà écoulées, en raison des délais de consolidation. Les prochains bulletins Sentinelles et Santé publique France permettront de préciser l’intensité réelle du pic épidémique attendu au cœur de l’hiver.

Pour les équipes officinales, cette période marque un temps clé de conseil, de prévention et d’orientation, dans un contexte où la demande de soins et de renseignements des patients augmente nettement.