Fermeture massive des pharmacies ce samedi : vers un mouvement historique

Selon les dernières estimations syndicales et régionales, plusieurs milliers d’officines baisseront rideau le 16 août pour alerter sur la fragilité économique du réseau.

Laurent Kerval, publié le 13 août 2025

Fermeture massive des pharmacies ce samedi : vers un mouvement historique

Fermeture record annoncée pour le 16 août : un territoire quasi à l’arrêt

Les prévisions annoncent une mobilisation d’ampleur historique : 92 % des pharmacies françaises devraient baisser rideau ce samedi 16 août, soit près de 6 000 officines fermées sur l’ensemble du territoire. Dans de nombreux départements, la fermeture sera totale. Les syndicats insistent : il ne s’agit pas d’une grève au sens juridique, mais d’une action exceptionnelle destinée à alerter sur la fragilisation du modèle économique officinal.

Des territoires à l’arrêt complet

Plusieurs départements se préparent à un rideau baissé généralisé : 100 % des officines pourraient fermer dans certaines zones, comme le Pas-de-Calais, l’Yonne, Lens ou une grande partie du Maine-et-Loire. Les Deux-Sèvres affichent un taux de fermeture anticipé de 96 % (112 pharmacies fermées sur 117). En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la mobilisation atteindrait 90 %, et l’Essonne tourne autour de 70 %. La Côte-d’Or, elle, ne devrait compter que quatre pharmacies ouvertes sur tout le département.

Mobilisation massive, mais inégale selon les régions

Si l’ampleur est nationale, certaines zones restent plus modérées : dans le Morbihan, les estimations oscillent entre 30 et 40 % de fermetures. Mais même dans ces départements, la journée du 16 août sera marquée par un geste fort, symbole de la colère grandissante face aux mesures économiques récentes.

Un arrêté qui met « le feu aux poudres »

La publication, le 4 août, de l’arrêté plafonnant les remises sur les médicaments génériques a déclenché cette mobilisation inédite. L’USPO, soutenue par la quasi-totalité des groupements, dénonce une décision « injuste » et « dangereuse », qui menacerait la survie de milliers d’officines et accélérerait la création de déserts pharmaceutiques. En quelques jours, près de 200 000 citoyens ont signé une pétition nationale de soutien.

Un avertissement avant un durcissement

« Fermer un jour, pour ne pas fermer pour toujours » : le mot d’ordre résume la détermination des professionnels. Les syndicats préviennent : sans suspension immédiate de l’arrêté, la grève des gardes pourrait devenir illimitée et d’autres actions inédites débuteraient en septembre.

Accès aux soins garanti pour les urgences

Malgré l’ampleur des fermetures, les officines de garde ou réquisitionnées resteront accessibles pour les urgences. Les représentants professionnels appellent les patients à anticiper leurs besoins en traitements réguliers afin de limiter les désagréments.