Covid-19 : le variant “Frankenstein” déferle en France, doit-on s’inquiéter ?

Un variant recombinant qui s’impose

Repéré pour la première fois à l’été 2025, le variant XFG (dénommé Stratus par l’OMS) est qualifié de « Frankenstein » car il combine des segments issus de plusieurs lignées du SARS-CoV-2. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), il représente déjà plus de 70 % des séquences analysées dans plusieurs pays européens à la mi-août. En France, Santé publique France confirme qu’il est désormais le variant majoritaire dans les prélèvements séquencés.

Une hausse des cas en septembre

Les données de la semaine 38 (15–21 septembre) montrent une augmentation de 37 % des suspicions de Covid-19 en médecine générale par rapport à la semaine précédente, avec un taux d’incidence estimé à 48 cas pour 100 000 habitants. Aux urgences, les passages liés à une suspicion de Covid ont progressé de près de 30 % chez les adultes. Aucune sur-représentation particulière des 20–40 ans n’a été observée à ce stade : la hausse touche toutes les tranches d’âge adultes.

Quels symptômes ?

Cliniquement, XFG ne bouleverse pas la symptomatologie du Covid-19 : fièvre, toux, fatigue, maux de gorge et céphalées restent en tête. Toutefois, plusieurs équipes cliniques, notamment au Royaume-Uni, signalent une dysphonie (voix enrouée ou rauque) comme symptôme plus fréquent avec ce variant. Rien n’indique pour l’instant une sévérité accrue ni une hausse des hospitalisations par rapport aux autres lignées.

Vaccins : une protection maintenue ?

Les premières analyses suggèrent que les vaccins existants conservent une efficacité protectrice contre les formes graves. L’OMS a intégré XFG/Stratus à sa liste des « variants sous surveillance », ce qui signifie qu’il pourrait présenter un échappement immunitaire partiel, mais sans remise en cause de la protection vaccinale face aux formes sévères.

Ce que nous devons dire au comptoir

En officine, plusieurs messages clés peuvent être relayés :

• rappeler que les symptômes restent similaires aux précédents variants ;
• insister sur l’importance de la vaccination de rappel, en particulier chez les personnes fragiles ;
• souligner que les tests antigéniques et PCR restent valides pour détecter le variant ;
• encourager le respect des gestes barrières en cas de symptômes respiratoires, surtout dans les lieux clos et auprès des populations à risque.

À savoir !

Les autorités sanitaires françaises ne rapportent aucun signe particulier d’atteinte préférentielle chez les 20–40 ans. Le variant touche l’ensemble des adultes. Les évolutions sont suivies chaque semaine par Santé publique France et le réseau Sentinelles.