Biosimilaires : les pharmaciens mobilisés, sans réelle reconnaissance
La Cnam souhaite accroître la place des biosimilaires en ville dès 2026.

Si les pharmaciens sont identifiés comme les acteurs clés de cette montée en charge, aucune contrepartie économique n’est prévue. Une orientation qui suscite de vives interrogations dans la profession, déjà fragilisée par d’autres mesures structurelles.
Une feuille de route ambitieuse mais déséquilibrée
Dans son rapport « Charges et produits » pour 2026, la Cnam réaffirme son objectif : maîtriser les dépenses en santé en s’appuyant davantage sur les génériques et biosimilaires. Si le potentiel d’économies est jugé « sous-exploité », les mesures proposées s’inspirent du modèle des génériques : élargissement du droit de substitution, alignement des remboursements et incitations au tiers payant.
En parallèle, un projet de plafonnement des remises commerciales est à l’étude, ramenant celles des biosimilaires à 15 %, contre des taux bien plus avantageux aujourd’hui. Pour les officinaux, cette approche unilatérale soulève de fortes inquiétudes : sans mécanismes de valorisation, comment espérer leur engagement dans une substitution plus systématique ?
Un engagement difficile sans incitation
Malgré la volonté affichée de la Cnam, les biosimilaires peinent à décoller en ville, avec une pénétration bien en deçà de celle observée à l’hôpital. Les syndicats alertent : sans leviers économiques ou dispositifs d’intéressement, les pharmaciens risquent de ne pas suivre.
Le succès des génériques s’est construit sur un équilibre entre maîtrise des coûts et reconnaissance du rôle des officinaux. Reproduire l’une sans l’autre pourrait compromettre les objectifs affichés.