L’étiquette électronique : un média à part entière !

ASCA fête ses 25 ans et prépare un virage majeur : dès janvier 2026, l’étiquette électronique ne servira plus seulement à afficher un prix. Grand formats, quatre couleurs, fonctionnalités enrichies et diffusion des BRI : le leader historique du marché révèle les innovations qui vont transformer l’espace de vente officinal. Entretien exclusif avec Claire Belardi, Marketing Manager.

Par Thomas Kassab, publié le 19 décembre 2025

L’étiquette électronique : un média à part entière !

Ce sont les 25 ans d’ASCA : comment le marché a-t-il évolué en 25 ans ?

Claire Belardi : Nous fêtons nos 25 ans cette année, et c’est une date importante. ASCA, c’est une entreprise qui propose des solutions digitales à destination des pharmacies. Aujourd’hui, nous avons déjà plus de 4 000 clients qui utilisent nos solutions.

Sur l’étiquette électronique, nous avons toujours été précurseurs : nous avons été l’une des premières marques à proposer cette solution sur le marché français pour les pharmacies. Au départ, seules quelques pharmacies se sont équipées, celles qui avaient parfaitement compris l’intérêt de l’affichage électronique. Puis, au fil du temps, la technologie s’est démocratisée : ce n’est plus réservé aux grandes pharmacies, mais également aux pharmacies de taille moyenne, et de plus en plus aux petites pharmacies.

Les petites pharmacies s’équipent aussi ?

Claire Belardi : Oui, cela arrive aujourd’hui beaucoup plus fréquemment qu’à une époque. On ne va pas se mentir : il y a un coût d’achat, un panier moyen qui peut paraître élevé. Beaucoup de pharmacies considèrent encore que ce n’est pas une solution à leur portée, alors que ce n’est plus forcément vrai.

La démocratisation de la solution fait qu’aujourd’hui, même des plus petites pharmacies peuvent s’équiper en étiquettes électroniques.

Une étiquette électronique : bien plus que le prix !

Claire Belardi : Absolument, il y a un aspect communication et un potentiel de ventes additionnelles.

ASCA ne se contente pas d’afficher les informations légales de prix, qu’il s’agisse d’un prix classique ou d’un prix promotionnel. Nous allons beaucoup plus loin avec des mécaniques qui attirent l’œil : par exemple, des étiquettes capables d’afficher du jaune, des pictogrammes que le pharmacien peut ajouter pour mettre en avant une spécificité produit, une opération, un événement, une saisonnalité.

Et, nous allons encore franchir une étape : à partir de janvier 2026, nous lançons la commercialisation d’une nouveauté qui consiste à utiliser l’étiquette électronique comme un vrai média de communication, pas seulement pour l’affichage prix produit comme aujourd’hui.

Comment cela se présentera-t-il concrètement ?

Claire Belardi : Nous allons utiliser le même principe d’étiquette électronique, mais avec des formats plus grands que les petits formats classiques pour les prix. Ce sont des formats plus conséquents, capables de gérer quatre couleurs : le rouge, le noir, le blanc et le jaune, qui est une couleur additionnelle très importante pour dynamiser la communication.

L’idée, c’est d’utiliser ce même matériel pour d’autres usages : relayer l’expertise de la pharmacie, ses services, ses spécialités, mettre en avant la Fête des mères, une gamme spécifique, des typologies de produits particulières, ou encore des messages de conseils et de prévention. Là où beaucoup de choses se font encore sur papier, l’étiquette électronique apporte un aspect de modernité et une grande flexibilité, avec la possibilité de placer ce support où l’on veut.

Plus grand et plus de couleurs : l’autonomie n’en souffre pas ?

Claire Belardi : Non, cela n’a pas d’impact sur les piles. Ces étiquettes sont pensées pour durer plusieurs années. Tout dépend surtout de la fréquence à laquelle on fait évoluer les communications.

La pile n’est sollicitée qu’au moment où il y a un changement effectué sur l’étiquette électronique. Vous le disiez : si on ne change pas le prix pendant six mois, la pile n’est quasiment pas consommée pendant six mois.

Il existe un système de refresh pour éviter que l’affichage ne reste figé et que l’étiquette ne se détériore au fil du temps, mais en pratique, on reste sur les durées habituelles d’utilisation.

D’ailleurs, en cas de panne de courant ou de bug logiciel, l’affichage disparaît-il ?

Claire Belardi : Pas du tout ! Même en cas de coupure de courant ou si l’ordinateur sur lequel est installé le logiciel est changé, les prix restent affichés sur les étiquettes.

Comment garantissez-vous la compatibilité avec les LGO ?

Claire Belardi : Aujourd’hui, chez ASCA, nous sommes compatibles avec l’ensemble des LGO du marché. C’est quelque chose qui fait partie de notre ADN et qui est absolument stratégique.

Nous échangeons avec les différents LGO du marché pour garantir cette interopérabilité, via des systèmes de communication API construits entre le LGO et notre solution. Cela permet de faire remonter les informations présentes dans le logiciel métier jusqu’aux étiquettes électroniques.

Comment se déroule une installation dans une officine ?

Claire Belardi : C’est vraiment notre cœur de métier. La pharmacie reste ouverte.

Nos équipes d’installation procèdent par zone : elles défont certains rayons pour les refaire immédiatement en étiquettes électroniques. Ce travail de zoning se fait au fur et à mesure, ce qui permet à la pharmacie de continuer son activité de manière complètement normale.

Faut-il du Wi-Fi partout dans la pharmacie pour que ça marche ?

Claire Belardi : Cela dépend des étiquettes, mais dans tous les cas, il y a un système de points d’accès que l’on place au plafond pour assurer la communication entre le logiciel métier et les étiquettes.

Ce dimensionnement est étudié en amont par nos équipes commerciales et nos ingénieurs commerciaux au moment de la construction du projet, pour s’assurer que toutes les informations communiquent de façon optimale.

Quelle est la durée de vie moyenne des piles ?

Claire Belardi : Habituellement, nous sommes entre 3 et 5 ans, selon l’utilisation : c’est ce que nous constatons le plus fréquemment.

Et il ne s’agit pas de jeter l’étiquette au bout de cette période. Au contraire, les piles bouton peuvent être changées très simplement. Une fois la pile remplacée, l’étiquette est remise en rayon et repart pour un nombre d’années encore long derrière.

Comment maximiser la longévité des piles des étiquettes ?

Claire Belardi : Les piles sur les étiquettes électroniques sont un vrai sujet, et nous l’avons pris très au sérieux.

Nous avons mis en place un système qui permet de faire en sorte que la pile soit le moins sollicitée possible, tout en allant très loin dans les informations affichables.

Nous pouvons notamment afficher les stocks en pharmacie, ce qui donne une information très précieuse aux membres de l’équipe devant le produit. Cette information nécessite des mises à jour régulières, mais nous avons optimisé ce système pour que la pile soit sollicitée le moins possible, tout en gardant une véracité de l’information.

Quel est le coût moyen d’équipement ?

Claire Belardi : C’est très difficile. Bien sûr, le nombre d’étiquettes compte, mais ce n’est pas le seul paramètre. Cela dépend aussi de la dimension de la pharmacie, de la façon dont elle est agencée, du nombre de points d’accès nécessaires, etc.

C’est pour cela qu’il est compliqué de donner un ordre de prix défini : chaque projet fait l’objet d’une étude et d’un devis personnalisé.

Vous pouvez aussi afficher les commandes en cours et la date de livraison ?

Claire Belardi : Tout à fait. Nous allons assez loin dans notre capacité à afficher les informations de stock, y compris le fait qu’une commande soit en cours et une date approximative de livraison.

C’est une information jugée très positive : elle évite au patient de se rendre chez un concurrent si le produit n’est pas disponible immédiatement, puisqu’il sait qu’il arrivera peut-être dès le lendemain.

Vous proposez aussi sécurité, consignes, croix… Quelles sont vos autres solutions ?

Claire Belardi : La sécurité est un vrai sujet pour les pharmaciens : protéger les marges, limiter la démarque inconnue…

Nous proposons deux solutions principales : une solution de portiques antivol et une solution de caméras de vidéosurveillance. Nous avons aussi une solution de locker (consigne), et nous commercialisons depuis quelques mois un système de croix lumineuse pour les pharmacies.

L’idée est d’étendre progressivement notre périmètre avec des solutions digitales, toujours pour répondre aux problématiques des pharmaciens autour de l’espace de vente.

Quelles nouveautés du côté des croix lumineuses ?

Claire Belardi : Oui. Les croix restent un équipement largement utilisé par la quasi-majorité des pharmacies, mais certains modèles se différencient davantage, notamment avec l’arrivée d’affichages qui ne se limitent plus au vert, au blanc ou au noir. On dispose désormais de davantage de couleurs, de plus de possibilités de communication et d’effets d’animation.

D’autres nouveautés à venir ?

Claire Belardi : Deux grandes actualités à venir :

  • Nous travaillons sur la capacité d’afficher les BRI (bons de réduction immédiats) directement sur les étiquettes électroniques. Ce système sera très prochainement disponible. Il apportera une réelle valeur ajoutée pour le pharmacien comme pour le patient, en permettant de s’affranchir des supports papier ou des PLV. Cette fonctionnalité sera accessible aux pharmacies équipées de notre nouvelle solution ASCA Dynamics. Elle arrivera dans la foulée, probablement au premier trimestre.
  • Nous préparons aussi, avec une commercialisation prévue à l’échéance de Pharmagora en mars 2026, un bandeau lumineux : un écran “stretch”, au format très allongé, fixé à l’avant des linéaires.
  • Ce n’est plus de l’e-paper, mais un écran avec un fond vidéo sur lequel on vient superposer les informations prix. Il n’a pas vocation à remplacer toutes les étiquettes électroniques, mais à être utilisé sur des têtes de gondole ou des descentes spécifiques. L’impact en termes d’attractivité et de ventes additionnelles est très fort.