ASAFO : des améliorations dès janvier 2025

Le dispositif ASAFO (Alerte sécurisée aux fausses ordonnances) de l’Assurance Maladie s’est invité à la réunion de la CPNPA (Comité paritaire national des programmes d’accompagnement) qui s’est tenue cette semaine. Un dispositif perfectible et des évolutions très attendues par les pharmaciens avec deux nouvelles versions promises par la Cnam en 2025.

Jacques Nadel, publié le 15 novembre 2024

ASAFO : des améliorations dès janvier 2025

Une ordonnance sur deux déposées sur ASAFO est frauduleuse

Depuis août dernier, 2900 ordonnances ont été déposées par les officinaux sur ASAFO car considérées comme potentiellement frauduleuses. Après être passées au peigne fin par l’Assurance Maladie, il ressort que 1462 d’entre elles l’étaient vraiment.

Le dispositif est encore en rodage. Le nombre de connexions de pharmaciens par semaine navigue entre 3000 et 8000, et parmi ceux-ci, certains se connectent plusieurs fois par semaine. Sur la semaine du 4 au 8 novembre, AmeliPro enregistre 2300 pharmacies connectées avec 6090 connexions.

Le podium des fraudes

Au palmarès du nombre d’ordonnances frauduleuses détectées, par classe thérapeutique, les médicaments du diabète arrivent en tête, suivent les antalgiques et les psychotropes. Plus finement, les analgésiques représentent 13% des fraudes, les antidiabétiques oraux (12%), l’insuline (10%), les narcotiques (8%), les capteurs de glycémie (7,4%)…

Les ordonnances frauduleuses d’anticancéreux sont peu nombreuses, en revanche celles de Doliprane qui éveillent moins les soupçons sont numéro 1 pour les antalgiques.

Un dispositif trop lent

C’est loin d’être le seul reproche adressé à ASAFO mais bien le principal fustigé par Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « ASAFO met entre 15 jours et 3 semaines pour justifier que l’ordonnance est frauduleuse. Dans cet intervalle, la délivrance de la plus petite boîte possible peut être renouvelée, ce qui conduirait à deux risques d’indus injustifiés pour le pharmacien. »

Et d’indiquer que les réseaux WhatsApp entre pharmaciens et les ARS sont beaucoup plus réactifs et de reprocher que les CPAM ont connaissance des mails de signalement des ARS sans les remonter à ASAFO.

Une V2 fin janvier et une V3 courant 2025

La V2 permettra d’effectuer des recherches et des signalements avec le NIR du patient, d’envoyer automatiquement via AmeliPro un mail au médecin pour qu’il puisse authentifier son ordonnance et valider la dispensation du pharmacien.

La V3 donnera la possibilité aux officinaux de mentionner qu’un professionnel de santé a déjà été contacté et qu’il a bien réalisé l’authentification de l’ordonnance. L’étape suivante sera l’introduction de l’Intelligence Artificielle.