Pénuries de médicaments, régulation des stocks et livraisons : la piste des grossistes se précise
Suite aux accusations du ministre de la Santé, A. Rousseau, concernant les surstocks d'amoxicilline par les pharmacies, la FSPF réfute et demande plus de clarté sur les pratiques de stockage et distribution. Les discussions futures chercheront des solutions aux pénuries et une meilleure gestion des stocks en officine.
Le 3 octobre dernier, Aurélien Rousseau, ministre de la santé, avait reproché aux grosses pharmacies, lors d’une interview accordée à France Inter, de faire des surstocks sur l’amoxicilline, via le circuit du direct, et les avait tenues en partie responsables des pénuries de médicaments. Ces propos accusateurs et maladroits ont passablement irrité Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), et, face à l’opacité actuelle sur les détentions de stocks et pratiques industrielles, a demandé une mise au point avec le ministre de la santé.
Reçu par son cabinet, jeudi 12 octobre, le président de la FSPF a fait part de son étonnement et rappelé certaines vérités, notamment que les pharmaciens étaient des gens sérieux et responsables. « Personne ne nous a jamais dit que c’était mal de faire des stocks, c’est contre-intuitif ! »
Il est pour le moins déplacé de jeter l’anathème sur les pharmaciens. Concernant l’amoxicilline 500 mg sirop, 60% des officines sont dans le rouge (moins de 3 jours de stock) et 20% sont en zone verte (stocks supérieurs à 7 jours, avec en moyenne plus de 25 jours de stock).
Ces chiffres communiqués par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), chargée d’élaborer un plan anti-pénuries de médicaments, ont le mérite d’aiguiller le ministère de la santé dans la bonne direction pour limiter les ruptures.
« Il va travailler avec l’ANSM sur la capacité des grossistes à se charger exclusivement de la distribution des médicaments lorsqu’il y a des pénuries, à procéder à une juste répartition des stocks disponibles et à livrer toutes les officines en fonction de leurs besoins », indique Philippe Besset, favorable à la prise en main de ces situations par les répartiteurs. « Il faudra toutefois éviter les effets de bord, ajoute-t-il. Les travaux qui vont s’engager viseront également à déterminer s’il existe, en matière de détention de stocks en officine, une limite déraisonnable à ne pas dépasser. » Il attend des réponses claires et précises.