Journée de grève nationale des pharmacies en Allemagne

Une large majorité des 18 000 pharmacies allemandes participent aujourd’hui à une journée nationale de grève à l’appel des syndicats de pharmaciens.

Flavio Treppner, Nelly Kühn et Martin Wiegers dans Bild, publié le 14 juin 2023

Journée de grève nationale des pharmacies en Allemagne

Cet article est une traduction (merci à Jana Herrmann) de passages de deux articles parus le 12 et le 14 juin dans le quotidien allemand Bild :
Am Mittwoch bleiben Tausende Apotheken geschlossen
So wenig verdienen wir als Apotheker

Les pharmaciens allemands se plaignent de lourdeurs administratives, du manque de personnel, des retards de livraison et de revenus insuffisants. Ils dénoncent, entre autres, le remboursement des médicaments sur ordonnance qui stagne depuis des décennies, malgré la hausse constante des coûts.

pharmacies Allemagne                               « La casse des pharmacies ? Sans nous ! »

Avec un plan en dix points, les syndicats allemands prônent davantage de soutien financier de la part du gouvernement fédéral, et sont particulièrement critiques envers le ministre de la Santé Karl Lauterbach (SPD, socialiste). Ce dernier applique une politique d’austérité strict afin d’empêcher l’augmentation pour les citoyens de leurs cotisations d’assurance maladie.

Concrètement, les syndicats réclament une augmentation des tarifs des médicaments délivrés sur ordonnance : de 8,35 euros à 12 euros la boîte.

pharmacies Allemagne

L’appel à mobilisation de l’ABDA, fédération des syndicats de pharmaciens en Allemagne.

Le quotidien allemand Bild a interviewé un pharmacien de 39 ans installé à Hozgerlingen, près de Stuttgart, qui participe à la mobilisation nationale. Ce dernier s’est prêté à l’exercice de calculer ce qui lui reste à la fin du mois :
► la marge brute représente 21 à 22 % des ventes ;
► 12 % du chiffre d’affaires est alloué aux frais de personnel ;
► 8 % des ventes sont consacrées à d’autres coûts tels que le loyer, l’électricité, etc ;
► moins de 2 % des recettes finissent dans les caisses de la pharmacie.

Le pharmacien poursuit : « J’ai travaillé pour zéro euro les six premiers mois de cette année » tout en affirmant travailler 60 à 80 heures par semaine. L’inflation, la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix de l’énergie ont particulièrement touché les pharmaciens, car ils ne peuvent pas augmenter leurs prix en raison du maintien légal des prix des médicaments délivrés sur ordonnance.

« Je suis un pharmacien de cœur et d’âme. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde ! Je préfère jouer avec M. Lauterbach plutôt que de démissionner. » Le ministre de la Santé a d’ores et déjà rejeté les revendications des syndicats et déclaré : « Les caisses de l’assurance maladie obligatoire se plaignent de problèmes financiers et le ministre des Finances coupe les fonds. Dans ces circonstances, il n’y a actuellement pas de place pour des honoraires plus élevés pour les pharmaciens. »

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