Convention pharmaceutique : vos futures missions
Les avancées dans la nouvelle Convention nationale pharmaceutique négociée entre les syndicats pharmaceutiques et l'Assurance maladie sont nombreuses sur le champ de la prévention, de l'accompagnement des patients et du dépistage. L'évolution de la rémunération est reportée.
Toutes les nouvelles missions envisagées dans le cadre de la Convention pharmaceutique ne pourront pas être mises en place en 2022. Certaines seront mises en œuvre en 2023. Toutefois, elles seront inscrites dans un texte conventionnel d’emblée complet et lisible, laissant présager de futurs avenants. Ce différé vaut également pour la rémunération de la dispensation du médicament, le volet le plus important de cette négociation.
Tous les cinq ans, le calendrier des travaux conventionnels arrive en même temps que celui des élections présidentielles, faisant courir le risque, s’ils se prolongent, de ne plus avoir d’interlocuteur au ministère de la Santé pour valider le texte. Les syndicats ont obtenu de l’Assurance maladie la création d’un nouveau cycle conventionnel en 2023, une façon aussi d’avoir plus de lisibilité sur l’économie de l’officine, car la crise liée au Covid-19 fausse actuellement toutes les données.
Le nouveau format des entretiens pharmaceutiques sera également repoussé d’un an, afin de prendre en compte les évolutions des outils du Ségur du numérique en santé qui permettront de les intégrer dans le LGO du pharmacien. L’accompagnement du sevrage tabagique attendra, lui aussi, la fin de l’expérimentation en cours. Autres reports prévisibles : la prévention cardiovasculaire, l’accompagnement du patient diabétique, des interventions pharmaceutiques sur l’observance…
Pour 2022, les pharmaciens auront déjà de quoi faire. Prendront effet cette année la vaccination des adultes selon les recommandations de la HAS (voir ci-contre) ; le dépistage du cancer colorectal avec la réception probablement dès le mois de mai des premiers kits de dépistage ; l’entrée du pharmacien dans le dispositif Prado, un service initié par l’Assurance maladie pour anticiper les besoins des patients hospitalisés liés à leur retour à domicile et qui ouvrira les portes du portage à domicile des médicaments, la conduite d’un entretien court (de 5 minutes), au comptoir, avec la femme enceinte sur la prise de ses médicaments en vue de prévenir le risque tératogène.
Des points de blocage
Malgré tout, il reste des points de blocage (non levés à l’heure où nous imprimons) et une déception sur la prise en charge des infections urinaires puisque le droit de prescription en urgence n’est pas reconnu, seul le dépistage par bandelette est acté. « L’unique point de blocage pour nous, mais il est rédhibitoire, concerne les grands conditionnements », indique Philippe Besset, président de la FSPF. En effet, le directeur de l’Assurance maladie propose une baisse d’honoraire de 2,70 € à 2,55 € en contre- partie de son application à l’ensemble des conditionnements trimestriels. « La décision du Conseil d’État sur les grands conditionnements est complètement bafouée », condamne Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Ce syndicat identifie d’autres points de blocage sur le pharmacien correspondant qui, en pratique, ne pourra pas se mettre en place, le tarif de la dispensation à domicile et de la vaccination antigrippale. L’UNPF, syndicat non représentatif ne participant pas aux négociations, juge indécentes les rémunérations envisagées pour certaines nouvelles missions. Le bras de fer continue au jour où nous bouclons.
Les tarifs
9,60 € pour la vaccination des adultes à la suite d’une prescription pharmaceutique, ou 7,50 € sur bon de l’Assurance maladie (grippe…)
5 € pour le dépistage du cancer colorectal et de l’infection urinaire
2,50 € pour le portage à domicile
100 € de prime pour les pharmaciens engagés dans la démarche qualité
Plafond augmenté de 400 € à 750 € au-delà de 30 téléconsultations, introduction d’un forfait de 5 € pour l’assistance apportée au patient
Retour de la Rosp générique : prime de 400 € si l’objectif de » stabilité de la substitution générique » est atteint