Prescription de Selexid : 3 jours ou 5 jours ?

Le traitement des infections urinaires, en particulier des cystites, demeure un pilier du conseil officinal. Pourtant, les recommandations officielles et les indications des fabricants ne coïncident pas toujours. À travers l’exemple du Selexid® (pivmécillinam), cet article décrypte les écarts entre le RCP et les nouvelles recommandations de l’HAS, publiées en 2025, et leurs implications pratiques au comptoir.

Par Thomas Kassab, publié le 29 juillet 2024

Prescription de Selexid : 3 jours ou 5 jours ?

Un virage vers des cures plus ciblées

En mai 2025, la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations sur la prise en charge des cystites aiguës simples et à risque de complications. Objectif : maintenir l’efficacité tout en limitant les résistances bactériennes.

Cystite simple : monodose ou 3 jours

Chez la femme jeune sans facteur de risque, les traitements recommandés sont désormais :

  • Fosfomycine-trométamol : 3 g en prise unique,

  • Pivmécillinam : 400 mg deux fois par jour pendant 3 jours.
    Ces durées courtes améliorent l’observance et réduisent le risque de sélection bactérienne.

Cystite à risque : 7 jours de traitement

En présence d’au moins un facteur de risque (grossesse, diabète, malformation urinaire, antécédents d’infection à BLSE…), la durée s’allonge à 7 jours avec :

  • Amoxicilline 1 g x 3 / jour,

  • Pivmécillinam 400 mg x 2 / jour,

  • Nitrofurantoïne 100 mg x 3 / jour.

Selexid® : un RCP encore à 5 jours

Le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) du Selexid® maintient une durée de 5 jours. Cette différence s’explique par la latence réglementaire entre la révision des recommandations nationales et la mise à jour des RCP, mais aussi par la prudence du fabricant.
En pratique, les prescripteurs peuvent adapter la durée (3, 5 ou 7 jours) selon le profil clinique et la tolérance.

Conseil officinal

En officine, il faut :

  • vérifier la cohérence entre durée et type de cystite,

  • rappeler la bonne observance,

  • encourager l’hydratation et la miction post-coïtale,

  • réorienter en cas de fièvre, douleurs lombaires ou récidives.