COVID-19 : une vigilance en déclin face à un virus toujours actif
D’après le 3ᵉ baromètre Pfizer/Ipsos sur la perception de la COVID-19 par les Français, l’épidémie est désormais largement intégrée dans le quotidien. Pourtant, alors que la vaccination stagne et que les gestes barrières s’effacent, les variants continuent d’évoluer. Un relâchement collectif qui pourrait s’avérer coûteux pour les plus fragiles.

Une inquiétude en chute libre, même chez les plus à risque
Le baromètre, réalisé en février 2025, révèle une banalisation croissante du virus dans l’opinion publique : 62 % des Français déclarent ne plus être préoccupés par la COVID-19. Cette évolution touche aussi les personnes vulnérables, pourtant à haut risque de formes graves. Seuls 44 % des plus âgés ou atteints de pathologies chroniques expriment aujourd’hui une inquiétude, contre 69 % en 2022.
Ce recul de la préoccupation s’explique notamment par une meilleure connaissance du virus et un sentiment de familiarité. Mais, cette perception peut aussi conduire à une sous-estimation des risques, en particulier dans un contexte de circulation virale toujours active.
Variants en mutation : un risque sous-estimé
Le variant JN.1, actuellement dominant en France, a été classé comme « variant d’intérêt » par l’OMS. Il présente une capacité marquée à échapper à l’immunité, y compris post-infection ou post-vaccination. D’autres lignées émergent également.
Si les cas rapportés sont en diminution, les hospitalisations et les décès restent stables. Les données de Santé publique France pour le printemps 2025 rappellent que la menace virale persiste, surtout chez les publics fragiles. Comme pour la grippe saisonnière, l’atténuation médiatique ne signifie pas disparition du risque.
Vaccination en berne, dépistage en retrait
Alors que la campagne vaccinale ciblée sur les plus de 80 ans, les résidents d’EHPAD et les personnes immunodéprimées est en cours jusqu’au 15 juin, les taux de couverture restent faibles. En parallèle, la mobilisation collective faiblit : seuls 3 % des répondants maintiennent systématiquement les gestes barrières en présence de personnes vulnérables.
Côté dépistage, les chiffres sont tout aussi préoccupants. Près de 70 % des Français n’ont pas réalisé de test dans les six derniers mois. En cas de symptômes évocateurs de COVID-19, seuls 23 % se testeraient immédiatement. La majorité préfère « attendre de voir », voire ne pas se tester du tout, par habitude, minimisation ou contrainte pratique.
Désinformation virale et défi de communication
L’une des grandes menaces identifiées dans ce baromètre est la désinformation, particulièrement active sur les réseaux sociaux. Les fausses croyances, les théories du complot et les remises en question infondées des vaccins sapent la confiance du public. Ces contenus, relayés massivement, ralentissent l’adhésion aux campagnes vaccinales et brouillent le message scientifique.
Les pharmaciens, acteurs clefs de la prévention
Face à cette érosion de la vigilance, les acteurs de santé de proximité — et en particulier les pharmaciens — ont un rôle déterminant à jouer. Disponibles sans rendez-vous, ils peuvent :
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Informer et sensibiliser sur les risques persistants ;
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Réaliser des tests antigéniques en officine ;
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Vacciner les patients vulnérables avec ou sans ordonnance ;
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Lutter contre la désinformation par un conseil personnalisé et bienveillant.
Pfizer souligne que cette mobilisation locale permet de maintenir une veille sanitaire active, sans sombrer dans l’alarmisme, mais sans relâcher la prévention.