Pas d’adhésion à la dispensation à l’unité

La dispensation à l’unité est rendue possible par le décret paru au Journal officiel du 2 février 2022 qui fait suite à la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire de février 2020. Ce texte définit les modalités particulières de conditionnement, d’étiquetage, d’information du patient et de traçabilité des médicaments délivrés à l’unité en pharmacie d’officine. Il manque encore un arrêté qui précisera la liste des médicaments concernés ultérieurement mais celle-ci ne devrait comprendre que des antibiotiques critiques.
Cette pratique n’est pas obligatoire et les syndicats n’en voient pas l’intérêt. D’autant que les expérimentations menées en 2014 n’ont pas démontré d’améliorations probantes liées à cette pratique. « La dispensation à l’unité n’est pas la bonne méthode pour lutter contre l’antibiorésistance, ni contre le gaspillage » soutiennent les syndicats de pharmaciens. L’adaptation des conditionnements et des prescriptions aux recommandations et le respect de l’observance par les patients seraient plus efficaces.  « L’utilisation des Trod angine, l’adaptation des prescriptions, l’utilisation de la PDA sont des options à envisager » suggère Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Aucune rémunération spécifique n’était prévue au départ et finalement, une indemnité de 1€ par délivrance est prévue par l’Assurance maladie.

Selon l’Académie de pharmacie, « le processus décrit dans le décret complique l’organisation du travail à l’officine sans sécuriser l’acte pharmaceutique ni permettre de lutter contre le gaspillage, contrevient aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments et pourrait même augmenter les risques d’erreurs pour les patients ».