Une année de reprise

Produits de premier recours

Le marché des produits de premier recours reprend son envol en officine avec 7% de croissance entre 2020 et 2021. Il est porté par les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux.

Publié le 02 février 2022

Une année de reprise

En 2021 le marché des produits de premier recours retrouve son niveau de 2016 avec un chiffre d’affaires (CA) de 3,7 milliards (Mds) d’euros, selon le Baromètre 2021 des produits de santé et de prévention de premier recours en pharmacie de l’association de laboratoires pharmaceutiques fabricants Nères (ex-Afipa) réalisé en collaboration avec OpenHealth. Ces données chiffrées publiées chaque année concernent les produits auparavant regroupés sous le terme de « self-care » c’est-à-dire les médicaments de prescription médicale facultative, les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux.

Ces produits de premier recours, prescrits ou non, génèrent 40% des ventes en volume de l’officine et 22% en valeur : 9,2% en valeur et 15% en volume pour le non prescrit et 12,8% (25% en volume) pour les produits prescrits. « Le poids des produits de premier recours dans le chiffre d’affaires est le même quelle que soit la taille et la zone d’implantation de la pharmacie » analyse Nicolas Grelaud, directeur des opérations chez OpenHealth.

Le domaine de la prévention est en croissance constante depuis cinq ans, les produits à visée préventive sont passés de 34% des produits de premier recours en 2017 à 39% en 2021, en particulier en raison de la pandémie de Covid-19.

La croissance des ventes des produits de premier recours a atteint 7,1% entre 2020 et 2021 et tous les statuts en profitent.

Compléments alimentaires en première ligne

Les médicaments OTC dans une moindre mesure avec 2,2% de hausse grâce aux pathologies hivernales, même s’ils demeurent en recul de 7,3% par rapport à 2019. Ils constituent toujours la moitié du chiffre d’affaires des produits de premier recours non prescrits avec 1,85 Mds€ pour 396 millions d’unités (MU). Le reste du marché se partage entre les compléments alimentaires (28,6 %) et les dispositifs médicaux (21,5 %). Les compléments alimentaires s’envolent (+10% à 1,1 Mds€ et 73 MU) tout comme les dispositifs médicaux (+15% à 820 M€ et 87 MU).
Parmi chaque type de produits les grands domaines de pathologies concernées varient. Pour les médicaments OTC, trois secteurs%), très liés aux pathologies hivernales, concentrent 54% du marché : la douleur (403 M€, +4% par rapport à 2020), les voies respiratoires (315 M€, +2,6%) et le système digestif (284 M€, +2,7.

Les compléments alimentaires connaissent un développement soutenu dans tous les domaines. Quatre catégories concentrent 60% des ventes (sommeil, digestif, vitalité, immunité). Le secteur sommeil et stress pèse 211 M€ (+16,3%, 16 MU), le système digestif 155 M€ (+5%, 11 MU), la vitalité 150 M€ (+26%, 11 MU) et l’immunité 120 M€ (+3%, 8 MU). Loin derrière, à moins de 60 M€ de CA viennent les classes de produits autour des phanères, du système articulaire, de la gestion du poids, du système respiratoire, du système urinaire, de la vision, de la santé de la femme, du système circulatoire…

Enfin, la croissance des dispositifs médicaux grand public est portée par les produits liés à la pandémie (autotests, thermomètres…). Ils comprennent des domaines très variés qui vont des soins au domicile (276 M€, 33 MU, +28% de CA), des autotests (148 M€, 12 MU, +10%), des premiers soins de la peau (134 M€, 19 MU, +4%) à l’orthopédie (49 M€, 2 MU, +10%).

L’innovation porte le marché

Compléments alimentaires et dispositifs médicaux ont bénéficié du soutien de nombreuses innovations. Par exemple, 34% du marché des dispositifs médicaux est constitué de produits lancés depuis 2019, et 29% de celui des compléments alimentaires est généré par des nouveautés. En revanche les nouveaux médicaments lancés depuis deux ans ne représentent que 1,7% du catalogue. Nères explique cette faible évolution par « un cadre réglementaire contraignant, notamment en matière de délistages ».

« Le rôle du pharmacien a beaucoup évolué en 2021, souligne Vincent Cottard président de Nères et dirigeant de Sanofi Santé Grand Public. Il est souvent en première position dans le parcours de soins du patient ». L’utilisation des produits de premier recours mériterait d’être inscrite dans le dossier pharmaceutique selon les représentants des pharmaciens. « Chaque Français devrait également les notifier dans Mon Espace Santé (voir page xx) » suggère Luc Besançon, délégué général de Nères qui y voit un élément de sécurisation pour prévenir les contre-indications et interactions médicamenteuses éventuelles et un facteur d’amélioration de la coordination entre professionnels de santé.

« Toutes ces évolutions assurent une promotion pour le PSO, parcours de soins officinal, prôné par Nères qui permet de faire économiser du temps médical » conclut Luc Besançon.

L’officine ne désemplit pas

La fréquentation des officines s’est accrue en raison de l’élargissement des missions des pharmaciens. La part due à l’achat de produits de premier recours atteint 305 millions de visite en un an à fin décembre 2021 soit 35 millions de plus qu’en 2020 avec une nette accélération hivernale en raison des pathologies de saison. Cela représente 27% du total des visites en pharmacie. Le conseil de l’équipe officinale est particulièrement apprécié le samedi avec un tiers des délivrances concernant le premier recours.

Si on inclut les dispensations d’ordonnances comportant au moins un produit de santé et de prévention de premier recours, près de 52% de toutes les visites en officine sont concernées.

 

Juliette Schenckéry

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