Une menace sous surveillance

Il aborde aussi bien la consommation d’antibiotiques, que les résistances ainsi que les perceptions par les médecins, la prévention et les actions des pouvoirs publics.
« Ce numéro spécial du BEH est publié à l’occasion de la Journée annuelle européenne de Sensibilisation aux antibiotiques et à l’antibiorésistance, le 18 novembre coordonnée par le European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) et de la Semaine mondiale annuelle (18 au 24 novembre) organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur ces mêmes thèmes. Les sept articles de ce numéro illustrent bien la palette large d’actions nécessaires pour maîtriser l’antibiorésistance et en réduire l’impact sur la prise en charge et la santé des patients, ainsi que la mobilisation importante de Santé publique France et de ses partenaires dans la lutte contre l’antibiorésistance »introduit Céline Pulcini, Cheffe de la Mission ministérielle « Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance », ministère des Solidarités et de la Santé, Paris, dans son éditorial. Elle précise les principales actions menées par les pouvoirs publics, des données publiées par Santé Publique France sur le site Géodes, aux campagnes de sensibilisation des professionnels de santé et du grand public, en préparation. Ces dernières seront déployées dès 2022, et s’appuient notamment sur une enquête menée par Santé Publique France en mars 2021 auprès de 36 médecins de ville, qui soulignent « le manque d’information, de sensibilisation du grand public, et d’outils pratiques pour adapter au mieux leur prescription ».

Selon les données analysées on observe une tendance à la baisse des consommations d’antibiotiques et de certaines résistances bactériennes ces dernières années, avec une diminution de la prescription en ville depuis 2013, et fortement accentuée par la crise sanitaire avec la chute de l’incidence des infections respiratoires et digestives courantes, liée au respect des gestes barrières. Cependant, les données présentées dans ce bulletin par les deux centres nationaux de référence (CNR) concernant les entérobactéries et les entérocoques « illustrent le caractère hautement évolutif des résistances des bactéries aux antibiotiques et la fragilité temporelle des quelques évolutions favorables constatées ces dernières années » détaille Célie Pulcini, avant de rappeler que « les efforts nécessitent d’être poursuivis » et que « la mobilisation de tous est essentielle ».
Dans cet objectif, ce numéro spécial conclut en faisant le point sur les apports de l’approche comportementale qui s’appuie « sur une compréhension réaliste de la psychologie humaine et des systèmes dans lesquels les individus évoluent et prennent des décisions, et ouvre ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre l’antibiorésistance ».