Négociations en vue

Convention pharmaceutique

Les prochaines négociations avec l’Assurance maladie promettent d’être inspirantes. Sans aucun doute sur le volet métier. Mais sur la rémunération, les syndicats parviendront-ils aussi à tirer profit de l’engagement des pharmaciens pendant la crise sanitaire ?

Publié le 20 octobre 2021

Négociations en vue

Lors du Congrès national des pharmaciens à Lyon les 9 et 10 octobre, « tous les mots que nous attendions d’Olivier Véran, ministre de la santé, qui annonce une lettre de cadrage* ambitieuse et ouverte sur l’avenir, vont permettre de démarrer la négociation », déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Sur la partie métier, les évolutions seront au rendez-vous. « Les pouvoirs publics ont été bluffés par la capacité de mobilisation et d’adaptation du réseau officinal pour lutter contre la pandémie » souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Gageons qu’ils se montreront reconnaissants ! Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), a annoncé « vouloir capitaliser avec les pharmaciens sur ce qu’on a fait ensemble ».

Un bon nombre de nouvelles missions vont donc animer les six groupes de travail et réunions préparatoires bilatérales sur : la rémunération, l’accès aux soins et le parcours de soins, la prévention, l’usage des produits de santé, le virage numérique, les enjeux écologiques. Il serait surprenant que les négociations, dont le terme souhaité est mars 2022 au plus tard, accouchent du minimum syndical. Mais certaines missions comme, par exemple l’accompagnement dans le sevrage tabagique, demandent des évolutions réglementaires sur le droit de prescription des substituts nicotiniques. Autre exemple : la préparation des doses à administrer (PDA) est toujours en attente d’un décret d’application. Ayant fait leur preuve sur le dépistage et la vaccination anti-Covid, les pharmaciens se sentent légitimes pour revendiquer l’administration de toutes les vaccinations de l’adulte et celle de l’HPV chez les adolescents, pour proposer d’être le poste avancé du dépistage des maladies aiguës (Trod angine…) et chroniques (Trod VIH, diabète, HTA, cancer colorectal…). Ce qui risque de ne pas être du goût des autres professionnels de santé. Thomas Fatôme a expliqué qu’il faut « trouver un cadre d’ensemble où tout le monde se sent rassuré ».

Le plat de résistance de ces négociations sera sans conteste la rémunération. Certes, il faut repenser le modèle économique et le débarrasser de ce qui est délétère – l’honoraire à la boîte – et le transformer pour redonner, avec la substitution « Biosimilaires », de la stabilité économique. En 2021, l’Assurance maladie va octroyer 1,5 Mds€ de rémunération supplémentaire aux pharmaciens au titre des missions exercées durant la Covid-19. « Il faut maintenant revendiquer de nouvelles missions, en inscrivant également ces missions dérogatoires dans la nouvelle convention pharmaceutique », appuie Pierre-Olivier.

Pour préparer ces négociations l’Assurance maladie consulte les pharmaciens d’officine afin de recueillir leurs difficultés, leurs conditions et modalités de travail, leurs propositions, leur vision prospective… par le biais d’un site internet ouvert du 20 octobre au 15 décembre.

* La lettre de cadrage a été envoyée fin octobre : lire l’article.

 

Les sujets chauds du PLFSS 2022

  • La sérialisation avec le risque de sanctions financières (de 350 à 10 000 €/an) pour les officinaux ne mettant pas en œuvre la réglementation européenne.
  • La substitution « biosimilaires » (voir « Grand angle page xx »)
  • Le pharmacien initiateur du sevrage tabagique
  • L’extension des missions du pharmacien correspondant, notamment pour la dispensation en ville des produits de la rétrocession hospitalière et des médicaments sous ATU.
  • Une seule filière de récupération des DASRI (patients et pharmacie).
  • La substitution des dispositifs médicaux

Jacques Nadel