Les étudiants mobilisés contre l’antibiorésistance
En collaboration avec les étudiants en santé de plusieurs pays européens, l’Anepf émet une vingtaine de propositions pour limiter l’antibiorésistance.
Après plusieurs mois d’engagement en collaboration avec les étudiants en médecine (Anempf) et médecine générale (Isnar-MG) (voir Profession Pharmacien n°161 de mars 2021, page 10),l’Anepf présente une Contribution sur l’antibiorésistance rédigée avec ses homologues européens : les étudiants en pharmacie de Suisse (ASEP), de Slovénie (SSSFD) et de République tchèque (CzPSA). Ce document regroupe 24 propositions remises aux Etats membres et institutions européennes. Elles concernent notamment l’impact de la production pharmaceutique sur l’environnement, les bonnes pratiques et prescription d’antibiotiques, la sensibilisation à large échelle, la formation des professionnels de santé et enfin l’investissement dans l’innovation. « En effet, la nature transfrontalière de l’antibiorésistance signifie que l’Union européenne est particulièrement responsable et essentielle pour mener une nouvelle réponse ambitieuse et multisectorielle pour ce phénomène croissant » souligne le communiqué de l’Anepf.
Ces échanges internationaux ont permis de comparer les systèmes de santé, et de s’inspirer de chacun pour proposer d’améliorer les pratiques.
Quelques exemples
En Suisse, dans le domaine de la santé animale, une interdiction introduite en 1999 concerne l’utilisation d’antibiotiques à des fins nutritionnelles et de stimulateurs antimicrobiens. Une surveillance constante des nouvelles résistances est effectuée dans la production d’animaux, de viande et de produits laitiers.
En Slovénie, les entreprises pharmaceutiques sont légalement tenues d’assurer le traitement des eaux usées.
En République tchèque, le système e-recept permet au ministère de la santé d’avertir les médecins s’ils prescrivent trop d’antibiotiques ou s’ils utilisent trop d’antibiotiques à large spectre. Les animaux en général ne peuvent recevoir d’antibiotiques que sur prescription d’un vétérinaire et il est interdit de donner des antibiotiques au bétail pour favoriser la croissance. Il est également interdit d’utiliser des antimicrobiens chez les abeilles.