Prélèvement nasal en deuxième intention
La Haute autorité de santé (HAS) émet aujourd’hui un avis intermédiaire concernant la place des tests antigéniques de détection rapide (TDR, Trod et autotests) du SARS-CoV-2 sur prélèvement nasal. Moins invasifs, ils élargissent le panel des tests utilisables.
« Face aux 23 000 cas détectés chaque jour, toute nouvelle modalité de détection du virus est bienvenue » souligne Dominique Leguludec, présidente de la HAS.
Le prélèvement nasal présente l’avantage d’être moins invasif et donc mieux accepté en particulier en cas de tests réitérés. De plus, il peut être réalisé directement par l’usager par auto-prélèvement pour les autotests.
Il en résulte que l’utilisation des tests antigéniques rapides sur prélèvement nasal est préconisée dans deux types de situations.
- Le prélèvement et la réalisation/interprétation du test sont effectués par un professionnel de santé ou par du personnel ayant reçu une formation adaptée et relevant de structures de prévention et associatives (TROD pour les professionnels de santé ou le personnel associatif formé ou TDR pour les biologistes médicaux). Ces tests sont alors indiqués en seconde intention pour le diagnostic des patients symptomatiques ou des cas contacts, si le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossibl
- Un auto-prélèvement et une réalisation/interprétation du test sont effectués par le patient/usager dans le cadre d’un autotest. « Ce dernier est destiné à la sphère privée avant une réunion de famille, en petit comité, par exemple. Ou pour des dépistages ciblés à large échelle comme dans des écoles, universités… » décrit Cédric Carbonneil, chef du service d’évaluation des actes professionnels de la HAS.
Ces tests antigéniques sont réalisés sur un prélèvement nasal profond. « D’après la Société Française de Microbiologie, celui-ci consiste à introduire un écouvillon spécifique, plus large que pour le prélèvement naso-pharyngé, dans le vestibule narinaire sur 3 à 4 cm jusqu’au cornet nasal médian. Certains écouvillons présentent une collerette pour aider à apprécier la profondeur de leur introduction. Cette distance correspond également au collet de cassure de l’écouvillon. Puis, un mouvement de rotation est réalisé 5 fois avant retrait de l’écouvillon. Si le prélèvement d’une seconde narine est nécessaire, procéder de la même façon dans l’autre narine avec le même écouvillon. Compte tenu de considérations anatomiques chez les enfants, cette modalité de prélèvement est recommandée pour des personnes âgées de plus de 15 ans » décrit l’avis de la HAS.
Le test antigénique doit être effectué immédiatement après le prélèvement. Sa réalisation et son interprétation respectent les conditions définies par le fabricant dans la notice.
Confirmation d’un test positif par RT-PCR au laboratoire
Tout autotest antigénique positif doit ensuite être confirmé par un test RT-PCR, permettant également de caractériser le variant et de mettre en place le contact tracing avec un isolement dès que possible.
Même en cas de test négatif, la poursuite du respect des gestes barrières est impérative.
« Contrairement aux TDR/TROD dont la traçabilité est assurée par une déclaration dans SI-DEP, il n’existe à ce jour aucune traçabilité opérationnelle pour les résultats des autotests antigéniques. Cette absence de traçabilité peut être préjudiciable au bon suivi de l’épidémie à SARS-CoV-2 et à un contact-tracing efficace. Le ministère de la santé et les fabricants d’autotests antigéniques SARS-CoV-2 doivent mettre en place les modalités de traçabilité les plus adaptées à ces enjeux » met en garde la HAS.
L’ensemble des données cliniques et des performances diagnostiques n’est pas encore connu, cet avis sur les tests de détection antigénique rapide du virus SARS-CoV-2 sur prélèvement nasal est donc appelé à évoluer.
Ces différents tests sont en cours de validation auprès de l’ANSM et le Ministère décidera de leurs modalités de distribution et d’éventuel remboursement.